Recherche avancée
Mes favoris


S509 - Pour optimiser le développement osseux, il ne semble pas utile de consommer quotidiennement plus de 1.2 g de protéine par kilogramme de poids lorsque combiné à un entraînement en résistance

La littérature a déjà démontré que la densité osseuse est une adaptation physiologique naturelle produite à long terme, mais essentielle au développement chez des athlètes subissant d’importants impacts à leur ossature. Il a été démontré que l’entraînement en résistance amène un gain osseux chez les non athlètes et d’autant plus avec la supplémentation en protéines. L’objectif de cette étude était d’examiner l’effet de la combinaison d’un entraînement en résistance et de la consommation de protéine sur la densité osseuse chez des athlètes. Considérant que les athlètes possèdent déjà une densité osseuse élevée, il sera intéressant de découvrir comment il est possible de l’augmenter davantage chez ce type de population.

L’étude porte sur 33 joueurs de football subdivisés en trois groupes en fonction du taux quotidien d’ingestion de protéines : bas niveaux <1.20g/kg, moyen niveaux 1.21g/kg à 1.90g/kg et haut niveaux >1.91g/kg. Les trois groupes ont suivi un programme identique d’entraînement en résistance de 10 semaines: 4 fois par semaine, alternance entre 2 programmes d’une douzaine d’exercices, une haute charge d’entraînement; on commence les premières semaines en hypertrophie (6-10RM) puis on progresse vers un programme plus axé sur la force (4-6RM). Suite à leur entraînement et diète contrôlés, les chercheurs ont mesuré leur densité osseuse via la concentration d’un marqueur sanguin d’ostéogenèse nommé sérum osteocalcin. Comme un changement de la densité osseuse prend au minimum 6 mois, en vérifiant la concentration du marqueur ostéogénique choisi, cela permet de prédire les résultats sans un long délai.

Suite aux dix semaines, les résultats démontrent, pour l’ensemble des groupes, qu’ il a eu une augmentation significative de leur force (1-RM) D'autre part, ils ont remarqué une augmentation significative dans la concentration du marqueur ostéogénique uniquement dans le groupe à bas niveaux protéique <1.20g/kg. Finalement, contrairement aux recherches qui démontraient l’effet catabolique sur les os d’une haute consommation protéique, les chercheurs n’ont noté aucun effet catabolique chez les groupes à moyen niveaux 1.21g/kg à 1.90g/kg et haut niveaux >1.91g/kg.

Si l'absorption de suppléments protéiniques est peu risquée, il semble inutile de consommer plus de 1.20g/kg de protéines par jour, cela n’apporte aucun gain additionnel en force et  procure une croissance non optimale de la densité osseuse. Plus spécifiquement, un athlète voulant augmenter sa densité osseuse ne tirerait aucun avantage sur le plan physique et sur la performance sportive à consommer plus de 1.20g/kg de protéines.

L’étude démontre ainsi qu’un entraînement en résistance accompagné d’une consommation de <1.2g/kg permet à long terme d’optimiser la densité osseuse chez des athlètes, ce qui est très appréciable pour ceux pratiquants des sport à haut stress sur les os comme la boxe, le hockey, le football, le rugby, etc.

Il faut cependant souligner que cette recherche est la première à traiter ce genre de variables, donc il serait intéressant qu’elle soit confirmée ou infirmée par d’autres chercheurs. Sous un différent angle, il serait intéressant de poursuivre la recherche sur un minimum de 6 mois pour obtenir le gain osseux réel et savoir s’il persistera véritablement suite à l’augmentation du marqueur ostéogénique. De plus, l’étude porte seulement sur les joueurs de football, les résultats auraient été plus significatifs s’ils avaient portés sur plusieurs sports à contacts élevés. Enfin, il serait intéressant de départager l'effet de l'entraînement en résistance de l'apport protéinique quotidien surtout que paradoxalement, les auteurs ont aussi notés une corrélation faible mais significative entre l'apport protéinique quotidien et le marqueur osteocalcin.

Source primaire

Ratamess N. A., Hoffman J. R. et coll. The Combined Effects of Protein Intake and Resistance Training on Serum Osteocalcin Concentrations in Strength and Power Athletes. The Journal of Strength and Conditioning Research: 2007; Vol. 21, No. 4, pp. 1197–1203.

Rédacteur

Dave Boulianne, Yves Charbonneau
étudiants 1er cycle en kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Protéines, densité osseuse (BMD), ostéogénèse

Lectures suggérées

Tsuzuku, S., Ikegami Y. et coll. Effects of high-intensity resistance training on bone mineral density in young male powerlifters. Calcif. Tissue Int. 1998; 63: 283 - 286.

Elloumi, M., Courteix D. et coll. Rugby practice and skeleton: correlations between strength, bone mineral density, and biochemical markers of bone remodelling. Science & Sports. 2006; 21(2): 96-98.

Sports ciblés

Tous les sports de contacts et d’impacts. Exemples : football, boxe, hockey et tous les sports où le corps doit supporter des impacts importants à son ossature

Imprimer Version imprimable Ajouter à mes favoris Haut de page