S546 - La consommation de caféine et de glucides après un exercice intensif s'accompagne d'une meilleure restauration des réserves de glycogène musculaires que la consommation de glucides seulement
On sait que la consommation de caféine avant un exercice en endurance favorise généralement l’oxydation des lipides et, donc, la préservation des réserves de glycogène musculaires. Toutefois, on ignore si la consommation de caféine après l’événement accélère la récupération. Il semble que la consommation de caféine combinée à du glucose s’accompagne d’une restauration beaucoup plus importante que la consommation de glucides seulement.
La veille de l’expérimentation, les cyclistes ont suivi un protocole de déplétion des réserves de glycogène, soit en effectuant un exercice intermittent à 90 % de la puissance aérobie maximale et en consommant un repas à faible teneur en glucides. Les sujets ont effectué un exercice à 70 % de la puissance aérobie maximale jusqu’à l’arrêt volontaire. Pendant la période de récupération, les cyclistes ont été divisés en deux groupes. Le groupe témoin a consommé les glucides au cours des 4 heures qui ont suivi la fin de l’exercice. Le groupe expérimental a consommé la même quantité de glucides, de même qu’une dose importante de caféine (8 mg/kg de poids corporel) suite à l’arrêt du test et 2 heures après.
Les biopsies réalisées après une heure de récupération passive indiquent une restauration des réserves de glycogène musculaires nettement supérieure chez le groupe expérimental par rapport au groupe témoin (149 contre 133 mmol/kg). Quatre heures suivant l’exercice, le niveau de resynthèse du glycogène chez les sujets ayant consommé de la caféine était été supérieur de 66 % à celui du groupe ayant consommé des glucides seulement (57,7 contre 38,0 mmol/kg). Plusieurs hypothèses ont été soulevées : l’activation de protéines de transport du glucose et une meilleure translocation des GLUT 4, favorisant ainsi l’entrée du glucose dans la cellule.
Ces données reflètent le rôle bénéfique de la caféine combinée au glucose dans la restauration des réserves de glycogène musculaires après une période d’exercice. Les athlètes ayant à réaliser un second exercice dans les heures qui suivent un effort peuvent tirer profit de cette stratégie nutritionnelle conduisant à une meilleure regenération des substrats énergétiques. Toutefois, il reste à déterminer les doses exactes de caféine permettant d’en tirer des bénéfices sans en ressentir les effets secondaires qui y sont associés (tachycardie, arythmie, déshydratation, fébrilité, maux de tête, etc.). Il est donc primordial de formuler les mises en garde nécessaires à l’athlète.
Source primaire
Pedersen JD et coll. (2008) High rates of muscle glycogen resynthesis after exhaustive exercise when carbohydrate is coingested with caffeine J Appl Physiol 105:7-13.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18467543?
Rédacteur
Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Caféine, muscle, glycogène
Lectures suggérées
Battram DS et coll. (2004) Caffeine ingestion does not impede the resynthesis of proglycogen and macroglycogen after prolonged exercise and carbohydrate supplementation in humans J Appl Physiol 96:943-50.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14617526?
Cox Gr et coll. (2002) Effect of different protocols of caffeine intake on metabolism and endurance performance J Appl Physiol 93:990-9.