S548 - Chez les rameurs d'élite, l'entraînement des muscles inspiratoires à 60 % de la PImax améliore leur force
On sait que l’exercice intense engendre une fatigue des muscles inspiratoires tout comme des autres muscles du corps, d’où l’intérêt de leur entraînement en endurance et en force. On sait aussi que l’entraînement des muscles inspiratoires améliore la performance en aviron (fiche savoir-sport S138).
Le but de la présente recherche était d’évaluer les effets d’un entraînement en force des muscles inspiratoires. Ainsi, 15 athlètes masculins d’élite senior (VO2max : 5,77 ± 0,53 L/min) ont été divisés aléatoirement un groupe témoin où les athlètes faisaient seulement leur entraînement quotidien d’aviron, et un groupe expérimental où les athlètes faisaient en plus de leur entraînement quotidien, un entraînement en force des muscles inspiratoires. Tous les tests ont été effectués durant les périodes préparatoires et de compétition soit de mai à novembre.
Avant l’entraînement des muscles inspiratoires, il y avait une variation importante de la PImax (v = 15 %) entre les athlètes. À la 11e semaine d’entraînement, la PImax avait augmenté significativement de + 34 ± 19 % avec des changements individuels variant de + 20 % à + 75 %. Dans le groupe témoin, aucune amélioration significative n’a été notée (PImax = + 4 ± 9 %) avec des changements individuels variant de – 15 % à + 13 %. Une corrélation négative et significative entre les valeurs initiales de la PImax et l’amélioration de la force des muscles inspiratoires post-entraînement a été observée. Enfin, 14 semaines après la période d’entraînement de 11 semaines, les valeurs de la PImax n’avaient pas diminué de manière significative (- 10 ± 9 %) comparativement aux valeurs obtenues à la fin de la onzième semaine d’entraînement.
Comme ceux d’études précédentes, ces résultats indiquent que les athlètes évoluant dans un sport où il y a un grand stress ventilatoire ont avantage à entraîner en force leurs muscles inspiratoires. Reste à déterminer la composition idéale d’un tel entraînement, s’il y a lieu d’entraîner également les muscles expiratoires et si l’entraînement en endurance des muscles respiratoires améliore aussi la performance.
Source primaire
Klusiewicz A et coll. (2008) The inspiratory muscle training in elite rowers. J Sports Med Phys Fitness 48:279-84.
Rédacteur
Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Muscles respiratoires
Sports ciblés
Aviron et tout autre sport où il y a un travail important des muscles respiratoires