S857 - S’entraîner sur pente de 2 % en maintenant la même longueur de foulée que sur le plat permet d’améliorer la performance sur le plat
En course de fond, la performance dépend notamment de déterminants biomécaniques.
Par ailleurs, quand on court sur une pente, le coût énergétique est plus élevé que sur le plat. Par exemple sur une pente de 2 %, il augmente d’environ 0,4 J/m/kg, et on a tendance à raccourcir la foulée d’environ 5 %.
Padulo et ses collaborateurs ont examiné l’effet, sur la performance en course à pied sur le plat, de séances d’entraînement sur pente de 2 % avec fréquence de foulée réduite, de sorte que la foulée était allongée.
Durant trois semaines, 24 coureurs (courant le marathon en moins de 2 h 45) ont formé deux groupes. Deux fois par semaine :
• Les sujets du premier groupe ont ajouté à leur entraînement hebdomadaire habituel deux séances de cinq séries de cinq minutes sur tapis roulant sur pente de 2 %. Ils devaient maintenir la vitesse moyenne de leur meilleure performance au 10 000 mètres, ainsi qu’une foulée de longueur égale à celle sur le plat;
• Les sujets du deuxième groupe suivaient le même protocole, mais sans consigne quant à la fréquence ou à la longueur de foulée.
Avant et après les trois semaines d’entraînement, on a pris des mesures biomécaniques pendant une course de cinq minutes sur le plat.
Résultats
À la suite des trois semaines d’entraînement, aucune différence n’a été notée chez les coureurs n’ayant pas modifié leur fréquence de foulée (deuxième groupe). En revanche, chez les coureurs du premier groupe qui avaient modifié leur fréquence de foulée, on a observé :
- une diminution du temps de contact au sol de 14,0 %;
- une diminution de la fréquence de foulée de 4,2 %;
- une augmentation de la longueur de foulée de 4,3 %;
- une augmentation de la durée de la phase aérienne de 29,5 %.
En aussi peu que six séances en trois semaines, l’entraînement sur pente de 2 % avec foulée allongée s’est accompagné de changements de la mécanique de course que les auteurs associent à une meilleure performance. On peut donc mettre de l’avant l’hypothèse que les entraîneurs d’athlétisme auraient avantage à proposer des séances de course sur pente avec une foulée allongée.
À noter cependant que d’autres recherches indiquent qu’une basse cadence (une foulée allongée) est moins efficace qu’une cadence d’environ 180 foulées par minute. Reste donc à vérifier si l’entraînement sur pente avec foulée allongée améliore réellement la performance en course de fond.
Source primaire
Padulo J et coll. (2013) Footstep manipulation during uphill running Int J Sports Med 34(3):244-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22972239
Rédacteur
Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Fréquence de foulée, longueur de foulée, biomécanique, course en pente, tapis roulant
Lectures suggérées
Padulo J et coll. (2012) Uphill running at iso-efficiency speed Int J Sports Med 33(10):819-23.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22562739
Padulo J et coll. (2012) Kinematics of running at different slopes and speeds J Strength Cond Res 26(5):1331-9.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22126973