S818 - Course à pied au duathlon et au triathlon : reculer les cales améliore la performance
Plusieurs athlètes d’épreuves multisports affirment que la transition du vélo à la course à pied est une étape difficile et cruciale de la compétition. Des études indiquent que des cales placées dans l’axe de l’articulation tarso-métatarsienne (position dite « sur-engagée ») diminuent d’environ 20 % l’activité des groupes musculaires impliqués dans la flexion plantaire, comparativement à la position traditionnelle (dite « sous-engagée »), où les cales sont placées vis-à-vis de l’articulation métatarso-phalangienne.
Dans cette étude, on s’est penché sur l’effet de la position des cales (« sur-engagée » par rapport à « sous-engagée ») sur la performance en course à pied lors d’épreuves multisports.
Douze triathloniens ont pris part à l’étude. Les deux simulations de duathlon, réalisées avec des cales en position « sous-engagée » et « sur-engagée », comportaient :
un échauffement à vélo, suivi de 30 minutes de pédalage à 65 % de la puissance maximale (environ 80 % du VO2max) avec cadence imposée de pédalage entre 85 et 100 rpm;
et, à la fin, un test maximal de course à pied de 5,5 km sur tapis roulant.
La performance, la consommation d’oxygène et la fréquence cardiaque ont été mesurées pendant la période de course à pied.
Résultats
Des cales en position « sur-engagée » étaient associées à une meilleure performance en course à pied (temps moyen 2,2 % plus court sur 5,5 km), de même qu’à une consommation d’oxygène 2,2 % plus élevée.
Ces résultats indiquent que des cales placées dans l’axe de l’articulation tarso-métatarsienne confèrent un avantage important pendant la partie course à pied d’un triathlon ou d’un duathlon. Cela corrobore les résultats d’autres études où l’on a observé une réduction de la sollicitation des fléchisseurs plantaires et du degré de fatigue de ce groupe musculaire. Les duathloniens et les triathloniens auraient donc avantage à faire l’essai du positionnement « sur-engagé » des cales.
Source primaire
Paton CD et Jardine T (2012) The effects of cycling cleat position on subsequent running performance in a simulated duathlon. J Sci Cycling 1(1):15-20.
www.jsc-journal.com/ojs/index.php?journal=JSC&page=article&op=view&path[]=14
Rédacteur
Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
position à vélo, cales cyclistes, biomécanique du pédalage, économie de mouvement
Lectures suggérées
Dorel S, Couturier A et Hug F (2009) Influence of different racing positions on mechanical and electromyographic patterns during pedalling. Scand J Med Sci Sports 19(1):44-54.
onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0838.2007.00765.x/pdf
Grappe F et coll. (1998) Effect of cycling position on ventilatory and metabolic variables. Int J Sports Med 19(5):336-41.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9721057
Millet GP et Vleck VE (2000) Physiological and biomechanical adaptations to the cycle to run transition in Olympic triathlon: Review and practical recommendations for training. Br J Sports Med 34:384-90.
http://bjsm.bmj.com/content/34/5/384.full.pdf+html