S770 - Un échauffement avec un appareil émettant des vibrations sur le haut du corps s’accompagne des mêmes effets qu’un échauffement régulier de natation sur la performance au « 50 verges crawl » chez des maîtres nageurs
Avant une compétition de natation, beaucoup de nageurs s’échauffent en nageant sur une distance relativement longue. Un échauffement actif peut diminuer les réserves d’énergie et générer de la fatigue, ce qui est un inconvénient, particulièrement lorsque les athlètes doivent disputer plusieurs épreuves dans une même journée. En ce sens, l’échauffement par vibrations peut représenter une alternative intéressante, puisque ce type d’échauffement permet d’activer beaucoup d’unités motrices sans générer beaucoup de fatigue. Dans cette étude, on a comparé les effets d’un échauffement effectué avec un appareil de vibrations pour le haut du corps à ceux d’un échauffement régulier de natation, sur la performance en sprint chez des nageurs de catégorie « maîtres ».
Pour ce faire, six nageurs entraînés (4 femmes et 2 hommes, âge moyen 35 ± 9 ans) ont effectué l’un des trois échauffements suivants :
- Échauffement régulier de natation : Natation sur une distance minimale de 500 verges incluant au moins deux sprints de 25 verges à 90 % de la vitesse maximale, sans limite concernant la distance totale.
- Échauffement avec appareil émettant des vibrations sur le haut du corps : Couchés sur un banc de natation incliné (Vasa Trainer Pro), les nageurs devaient appliquer de la pression à deux mains sur un appareil émettant des vibrations sur le haut du corps (Prototype américain basé sur un modèle russe) tout en gardant les coudes hauts et alignés avec les épaules. Les athlètes étaient exposés à cinq séries d’une minute de vibrations (fréquence de 22 Hertz) avec 15 secondes de repos entre chaque série.
- Échauffement avec appareil émettant des vibrations sur le haut du corps combiné à un court échauffement de natation : Natation au crawl sur une distance de 100 verges (50 verges à 40 % de la vitesse maximale et 50 verges à 90 % de la vitesse maximale), puis échauffement avec un appareil émettant des vibrations, tel que décrit précédemment.
Suite à leur échauffement, les athlètes ont pris un repos de trois minutes, puis ont effectué un test maximal de 50 verges au crawl.
RÉSULTATS
Aucune différence significative entre les sujets des trois groupes concernant le temps au test de 50 verges, le nombre de coups de bras requis pour parcourir la distance et la perception d’effort pendant le test.
Fréquence cardiaque plus élevée avant et après le test chez les sujets ayant effectué un échauffement de natation seulement comparativement aux sujets des deux autres groupes.
Ces résultats suggèrent qu’un échauffement effectué à l’aide d’un appareil émettant des vibrations sur le haut du corps, un échauffement de natation seulement et un échauffement combinant les vibrations et la natation s’accompagnent d’effets semblables sur la performance au 50 verges crawl. Un échauffement effectué avec un appareil émettant des vibrations représente donc une alternative intéressante lorsque le bassin n’est pas disponible avant une compétition, de même que lorsque les athlètes ont plusieurs épreuves dans une même journée ou ont peu de temps pour s’échauffer avant une compétition.
Puisqu’un échauffement par vibrations s’accompagne d’une moins grande fatigue du système cardiovasculaire et d’un moins grand coût énergétique, il pourrait être intéressant d’étudier ses effets sur la performance chez des athlètes effectuant plusieurs épreuves d’affilée. Finalement, pendant les phases de préparation et de pré-compétition, les entraîneurs devraient expérimenter différentes formules d’échauffement afin d’en optimiser le type, la durée et l’intensité (de même que la fréquence des vibrations, le cas échéant), tout en gardant en tête que ce qui est optimal pour un athlète ne l’est pas nécessairement pour un autre.
Source primaire
Nepocatych S et coll. (2010) Acute effect of upper-body vibration on performance in master swimmers. J Strength Cond Res (12):3396-403. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21088551
Rédacteur
Kathryn Adel
kinésiologue
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Échauffement, Vibrations
Lectures suggérées
Arnett MG (2002) Effects of prolonged and reduced warm-ups on diurnal variation in body temperature and swim performance. J Strength Cond Res 16(2):256-61.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11991779
Bunker DJ et coll. (2011) The use of whole-body vibration as a golf warm-up. J Strength Cond Res 25(2):293-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20224446