S753 - L’aptitude anaérobie est un déterminant majeur de la performance en vélo de montagne (cross-country)
Étant donné que les épreuves de cross-country en vélo de montagne (VTT) durent habituellement environ deux heures, on croit généralement que l’aptitude anaérobie est beaucoup moins importante que l’aptitude aérobie dans ce sport. Toutefois, puisque les cyclistes sont amenés à pédaler à des puissances dépassant celle correspondant à leur consommation maximale d’oxygène (VO2max), notamment dans les courtes montées abruptes et les dépassements, on peut penser que l’aptitude anaérobie (ou l’aptitude à enchaîner des efforts très intenses) est aussi un déterminant important de la performance en vélo de montagne.
On a donc examiné la corrélation entre l’aptitude anaérobie et la performance lors d’une course régionale de vélo de montagne (142,76 ± 15,4 minutes). Les sujets étaient 13 cyclistes de niveau régional et national. Les résultats de trois sujets n’ont pu être utilisés à cause de problèmes mécaniques survenus durant la course.
Les puissances maximale et moyenne ont été mesurées à l’aide du test Wingate (30 secondes) et du test Wingate modifié. Le test Wingate modifié consistait en cinq répétitions du test Wingate, de 30 secondes, séparées de 30 secondes de repos passif.
Aucune corrélation n’a été trouvée entre, d’une part, la puissance maximale ou moyenne lors du test Wingate et, d’autre part, la performance à la course régionale. Toutefois, la puissance moyenne lors du test Wingate modifié, rapportée par kilogramme de poids corporel du sujet, était très fortement corrélée à la performance en course (r = -0,63; p < 0,05). La moyenne des cinq puissances maximales développées lors des cinq tests Wingate (en W/kg) était également corrélée au temps requis pour compléter la course régionale (r = -0,79; p < 0,01).
Ainsi, les chercheurs concluent que l’aptitude à répéter des efforts très intenses est un déterminant majeur de la performance en cross-country et que le test Wingate modifié est pertinent pour l’évaluation des athlètes de vélo de montagne. Une analyse détaillée du schéma d’évolution de la puissance de pédalage pendant les courses de vélo de montagne pourrait éventuellement guider la conception de tests encore plus valides pour l’appréciation de l’aptitude à enchaîner des efforts très intenses. Ces résultats suggèrent que les cyclistes auraient avantage à exécuter des séances d’entraînement comprenant de fréquentes pointes d’effort très intenses.
Source primaire
Inoue A et coll. (2012) Relationship between anaerobic cycling tests and mountain bike cross-country performance. J Strenght Cond Res 26(6):1589-93.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21912290
Rédacteur
Myriam Paquette
B.Sc., étudiante à la maîtrise en physiologie de l’exercice
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
vélo de montagne, VTT, aptitude anaérobie, test Wingate
Lectures suggérées
Impellizzeri FM et coll. (2005) Correlations between physiological variables and performance in high level cross country off road cyclists. Br J Sports Med 39(10):747-51.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16183772
Impellizzeri FM et SM Marcora (2007) The physiology of mountain biking. Sports Med 37(1):59-71.www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17190536