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S744 - Les séances d’hypoxie au repos combinées à un entraînement de course à pied s’accompagnent d’une amélioration de l’économie de course en phase générale mais pas en phase précompétitive d’entraînement intensif chez des coureurs de demi-fond de très h

S’entraîner en altitude s’accompagne d’une amélioration de la performance en course de fond en altitude. Par contre, l’entraînement en altitude n’a pas nécessairement un effet plus marqué sur la performance au niveau de la mer, car l’environnement hypoxique (réduit en oxygène) compromet l’aptitude à s’entraîner intensivement. Dans les années 1990, la stratégie « habiter haut, s’entraîner bas » a été proposée pour profiter de l’augmentation de la quantité d’hémoglobine circulante liée à l’acclimatation à l’altitude, ce qui favorise l’augmentation du VO2max, de l’économie de course et de la performance. Dans cette étude, on s’est intéressé aux effets d’un entraînement de course à pied combiné à des séances d’hypoxie au repos sur l’économie de course, chez des coureurs d’élite.

Pour ce faire, 22 coureurs de demi-fond (11 femmes et 11 hommes) de niveau national ou international ont été assignés aléatoirement à l’un des deux groupes suivants pour une durée de treize semaines.

Groupe témoin : Entraînement de course à pied seulement (à une altitude d’environ 600 mètres) : augmentation progressive du volume et de l’intensité d’entraînement pendant les cinq premières semaines, volume et intensité légèrement réduits pendant les trois semaines suivantes, puis augmentation marquée de l’intensité pendant les cinq dernières semaines.

Groupe « hypoxie au repos » : Entraînement de course à pied (tel que décrit pour le groupe témoin) combiné à trois séances de deux heures par semaine d’hypoxie normobarique au repos (Hypoxico Germany) pendant les cinq premières et les cinq dernières semaines de l’étude. Au cours de chacune des deux périodes de cinq semaines, la fraction d’oxygène dans l’air inspiré (FiO2) pendant les séances d’hypoxie était fixée à 15 % (ce qui équivaut à une altitude d’environ 3200 mètres) pour la première semaine et diminuait de 1 % par semaine pour atteindre 11 % (environ 5500 mètres) à la cinquième semaine.

On a mesuré l’économie de course (à une altitude de 600 mètres) aux semaines 0, 5, 8 et 13 chez le groupe « hypoxie au repos ». Elle s’était améliorée (VO2 pendant un effort sous-maximal de course à pied réduit de 2,3 ± 1,2 ml/min/kg) de même que le temps total de course (+1,0 ± 0,9,) comparativement au groupe témoin (-0,3 ± 0,7 ml/min/kg et +0,4 ± 0,5, respectivement), mais ce, seulement pendant la première période de cinq semaines. L’hypoxie ne s’est pas accompagnée d’effets significatifs sur l’économie de course pendant la seconde période de cinq semaines, c’est-à-dire lorsque l’intensité des séances d’entraînement de course à pied était très élevée. Ainsi, même si l’économie de course s’est améliorée continuellement pendant les treize semaines de l’étude chez tous les sujets, le groupe « hypoxie au repos » a profité d’une amélioration beaucoup plus importante de l’économie de course que le groupe témoin pendant les cinq premières semaines, alors qu’il n’y a eu aucune différence significative entre les deux groupes pour les cinq dernières semaines.

En conclusion, les effets de séances d’hypoxie au repos sur l’économie de course sont bénéfiques en phase préparatoire, mais pas en phase précompétitive, lorsque l’intensité des entraînements est très élevée. Les coureurs de demi-fond de haut niveau pourraient donc bénéficier des effets de séances d’hypoxie effectuées au repos en début de saison, sans les contraintes logistiques d’un séjour en altitude. On ne connaît pas la durée d’exposition et le taux d’oxygène idéaux pour optimiser la performance.

Source primaire

Burtscher M et coll. (2010) Effects of intermittent hypoxia on running economy. Int J Sports Med 31(9):644-50. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20589591

Rédacteur

Kathryn Adel
kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Hypoxie au repos, économie de course

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Katayama K et coll. (2003) Intermittent hypoxia improves endurance performance and submaximal exercise efficiency. High Alt Med Biol 4(3):291-304.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14561235

Katayama K et coll. (2004) Effect of intermittent hypoxia on oxygen uptake during submaximal exercise in endurance athletes. Eur J Appl Physiol 92(1-2):75-83.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14991325

Sports ciblés

Course de fond et de demi-fond

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