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T12 - La créatine dans l’entraînement sportif

La créatine est un composé naturel de l’organisme, connu depuis longtemps pour le rôle qu’il joue dans la contraction musculaire et plus précisément dans l’hydrolyse de l’ATP. Elle connaît depuis quelques années un écho nouveau dans les différents médias où des sportifs se sont exprimés sur les effets de la prise de créatine sur la performance. Dans son article, l’auteur tente de répondre à la question :

la prise de créatine est-elle susceptible de favoriser la récupération après des exercices courts et intenses ?

La créatine, présente dans l’organisme, provient de 2 sources :

endogène : synthétisée à partir d’acides aminés ;

exogène : apportée par l’alimentation (viandes, poissons).

La plus grande partie de la Cr de l’organisme est retrouvée dans le muscle squelettique (95 % à 98 %) ; les 2/3 sont présents sous forme de PCr (phosphocréatine). Au cours d’un exercice court et intense (moins de 10 secondes et puissance maximale), la PCr est épuisée en quelques secondes. La resynthèse de la PCr dans le muscle se fait, pour moitié, en 1 minute et, l’autre moitié, en 5 minutes environ (Söderlund et Hultman 1991).

La Cr en prise orale est-elle stockée dans le muscle ?

Des expériences ont montré (Balson 1994 et Mulika 1997) qu’il y avait une limite maximale de Cr qui pouvait être stockée dans le muscle. En effet, au-dessus de ce seuil de tolérance, la Cr est éliminée automatiquement dans les urines. En fait, seuls les sujets ayant des concentrations basses (par rapport à la normale) sont potentiellement aptes à stoker la Cr.

Les effets de la supplémentation en créatine sur la performance et sur la récupération ?

Des expériences sur des sujets sédentaires, non entraînés, montrent que la supplémentaion de Cr a un effet bénéfique sur la performance (exercices de pédalage intenses de types dynamiques et répétés), Casey 1996, Grindstaff 1997. Toutefois, le prolongement de l’expérience montre que cet effet positif est altéré dans le temps. Dans ce cas, l’entraînement des sujets sédentaires semble optimiser le stockage de Cr et sa resynthèse en PCr pour un fonctionnement musculaire optimal sans besoin de supplémentation en Cr.

En conclusion

Les différentes expériences montrent que l’amélioration des performances observées au cours d’exercices courts et intensifs, après supplémentation en Cr, l’a été uniquement chez des sujets sédentaires et peu entraînés. La supplémentation de Cr s’est avérée totalement inefficace pour l’amélioration de la performance et de la récupération des sportifs de haut niveau en athlétisme (Harris 1993, Redondo 1996) et en natation (Burke 1996, Muljika 1996).

Par ailleurs les effets secondaires d’une supplémentation en créatine ne sont pas sans dangers :

Les risques de l’ingestion élevée de la créatine font l’objet de soupçons importants de dangerosité qui devront orienter les recherches d’études scientifiques approfondies. D’ores et déjà, l’apport expérimental actuel permet d’avancer, "sans équivoque", l’existence d’effets carcinogènes (cancérigènes)

Communiqué de la Ministre de la Jeunesse et des Sports sur la créatine

Rédacteur

Dominique Latterrade
Professeur de sport, Adjoint au Chef du Département du Haut Niveau à l’INSEP, 11, avenue du Tremblay 75012 PARIS

Éditeur

Eric Joussellin
Docteur en médecine, Médecin du sport, Chef du département médical de l’INSEP

Mots-clés

contraction musculaire, créatine, Effet de l'entraînement, performance, récupération, préparation à la performance, santé de l'athlète.

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