La validation des thèses de Teamthink réside en la réalisation d’un résultat sportif exceptionnel.

Voici la Nouvelle-Zélande, petit pays de 5 millions d’habitants, perdu dans le Pacifique sud et loin des possibilités de confrontation, certes pas pauvre, mais incontestablement peu riche, qui réussit l’exploit de ravir aux États-Unis un trophée tant convoité : la Coupe de l’América. Qui plus est, l’équipe Néo-Zélandaise la conserve une deuxième fois devant les plus grandes puissances mondiales.

Bien des facteurs interviennent dans la production d’une performance, et particulièrement dans les sports à matériel dont la voile. Mais, puisque justement aucune supériorité technologique incontestée ne saurait être attribuée à la Nouvelle-Zélande, il peut être intéressant de porter son attention sur les facteurs humains et c’est exactement ce que vise Teamthink.

Il n’y a rien de secret, ni d’exceptionnel dans les thèses développées ; il s’agit bien plutôt d’une application des principes suivants : Pete MAZANY(*) opère une distinction assez nette entre les projets ordinaires, et les projets extraordinaires. Gagner une médaille aux J.O., remporter la Coupe de l’America sont des projets extraordinaires qui demandent des procédures hors du commun. Pour commencer, le projet est bâti sur un " acte de foi " que le Dr MAZANY appelle une " VISION ".

C’est ainsi que Peter Blake parle à ses hommes : - Nous sommes ici parce que nous voulons gagner la Coupe et parce que nous croyons que nous pouvons la gagner. Cela ne sera pas facile et demandera beaucoup de travail. Mais, nous pouvons le faire. Vous devez croire que nous pouvons la gagner ou je préfèrerais vous voir partir dès maintenant.

La déclaration de " VISION " qui en découle est la suivante : - notre but consiste à construire un défi qui peut gagner la Coupe et dont nous pouvons être fiers. Nous voulons une petite équipe informée et complètement motivée qui :

travaille dans un environnement qui encourage chaque membre à faire une contribution significative ;

ait un haut degré d’intégrité personnelle et d’honnêteté de groupe ;

reconnaisse les buts personnels, mais pas les objectifs cachés ;

contrôle continuellement et améliore sa performance ;

soit heureuse d’être ensemble.

Cette vision est l’acte fondateur. La sélection des membres de "l’équipe" est réalisée selon 4 critères :

l'expérience,

la compétence et les qualifications,

la compatibilité des personnes,

la volonté d’exceller.

Cette dernière dimension se concrétise par un engagement personnel explicite et renouvelé à la " VISION ".

De la " VISION " découlent les valeurs, et des valeurs découlent les règles d’opération, à savoir :

fair-play et honnêteté :"jouons agréablement ensemble";

franchise :" partagez vos jouets ";

valorisation de la simplicité ;

concentration : "se rappeler l’objectif terminal";

encouragement à la créativité et valorisation du suivi.

On reconnaît les principes de la gestion qualité :

un environnement de travail positif et agréable ;

le partage de l’information ;

la lutte pour la simplicité ;

la mesure (évaluation) et la responsabilité ;

un développement de buts clairs et quantifiables.

Le leadership, basé sur des valeurs explicites, entraîne la confiance dans les membres de l'équipe. Les leaders doivent, bien entendu, appliquer d'abord à eux-mêmes les comportements qu'ils jugent efficaces pour les autres. Les comportements attendus doivent être évaluables, donc explicites. Les buts clairs et quantifiables n'évitent pas les remises en cause ou les non-dits, mais ils coupent court à cette énergie dépensée à critiquer plutôt qu'à construire. Quant à la défiance, elle se traduit par une sortie de l'équipe qui s'avère, dans le même temps, un feed-back fort aux décideurs.

Ce qui fait la force de cet ouvrage, c'est moins l'originalité des concepts, qui sont bien évidemment connus, que leur application à une équipe de haute performance.

L'ouvrage se conclut sur une analyse des motifs de réussite en tordant le cou à quelques idées reçues et en attirant l'attention sur le principal danger du succès : la suffisance

(*)Pete MAZANY enseigne au département " Économie et Affaires " de l’université d’Auckland.Après avoir étudié à Auckland et Yale, il est intervenu dans diverses entreprises (Boston Consulting Group, IBM, Ford etc.), puis est devenu conseil du Défi néo-zélandais mené par Peter Blake qui a ravi la coupe de l’América aux États-Unis.Il est actuellement consultant chez Smartsims :www.smartsims.com