Dans la majorité des sports individuels, les athlètes peuvent participer à plusieurs épreuves qui diffèrent soit dans la tâche elle-même (course et saut en longueur en athlétisme par exemple) ou dans la distance parcourue lorsqu’il s’agit d’un sport cyclique. La natation est un sport particulier où les athlètes œuvrent en utilisant différentes techniques sur différentes distances.  Ainsi, selon le cadre de compétitions considéré, jusqu’à 18 épreuves peuvent être dénombrées, résultat de la combinaison de 5 techniques de nages (papillon, dos, brasse, style libre et quatre-nages) à 6 distances parcourues (50, 100, 200, 400, 800 et 1500 m). Lors d’une récente étude basée sur la simulation de compétitions, il a été démontré que la fiabilité (reliability) des performances d’une même épreuve au cours de plusieurs compétitions s’avèrent un facteur clé afin de déterminer l’impact de différentes stratégies visant l’amélioration de la performance. On peut facilement comprendre qu’un nageur dont les performances sont plutôt aléatoires dans le temps ne peut déterminer avec beaucoup de certitude quelles stratégies l’avantagent et lesquelles sont sans effets contrairement à un nageur dont les performances sont plus fiables qui peut, alors, attribuer les changements de performances observées aux stratégies utilisées et, ainsi, potentiellement atteindre des niveaux de performances plus élevés. Les auteurs de la présente étude ont donc tenté de déterminer dans quelles mesures les performances d’athlètes variaient d’une compétition à l’autre et d’en dégager les principales tendances. Les performances de plus de 500 nageurs et nageuses néo-zélandais ont été évaluées et comparées au cours d’un championnat national junior et d’un championnat national (open). La comparaison des coefficients de variations des performances des divers styles de nage sur différentes distances indiquent clairement que les nageurs sont beaucoup plus constants au cours d’épreuves d’un même style sur des distances différentes (100 et 200 mètres libre par exemple) qu’au cours d’épreuves de styles différents sur une même distance (100 mètres libre et 100 mètres dos par exemple). Il apparaît donc que les nageurs sont davantage des spécialistes de style plutôt que des spécialistes de distance. Les auteurs suggèrent donc en conséquence que les nageurs auraient avantage à s’entraîner pour un style en particulier que pour une distance en particulier.  Les fondements physiologiques pouvant expliquer ce phénomène demeurent encore hypothétiques. Les caractéristiques anthropométriques des nageurs pourraient potentiellement expliquer ces résultats puisqu’elles diffèrent chez des nageurs se spécialisant pour un style en particulier.