S572 - On peut individualiser les entraînements par intervalles à l'aide des résultats au test intermittent 30-15
L’aptitude aérobie est une qualité importante à développer pour les athlètes de sports où l’intensité varie (ex. sports collectifs, de raquette), car elle favoriserait une récupération plus rapide entre les efforts et elle augmenterait la durée totale d’efforts à intensité élevée et donc la performance globale.
L’entraînement par intervalles est une méthode préconisée par de nombreux entraîneurs pour améliorer l’aptitude aérobie, plus précisément la puissance aérobie maximale (PAM), de leurs athlètes. Pour prescrire ce type d’entraînement, les entraîneurs se basent souvent sur les résultats d’un test d’évaluation de la vitesse aérobie maximale (VAM), comme le test de piste de l’Université de Montréal (test Léger-Boucher) ou le test navette Léger-Lambert. Cependant, ces tests ne sont pas parfaitement représentatifs des efforts effectués dans plusieurs sports, ni pendant les séances d’entraînements par intervalles.
Dans cette recherche, on a vérifié si le test d’évaluation intermittent « 30-15 » était approprié pour individualiser les entraînements par intervalles de jeunes athlètes pratiquant un sport dans lequel l’intensité varie. Le test comprend des intervalles de course de 30 secondes entrecoupés de périodes de repos passif de 15 secondes. L’athlète doit faire des allers-retours de 40 mètres. Le test débute à 8 km/h pour le premier palier et augmente de 0,5 km/h à chaque répétition. Plus la vitesse augmente, plus l’athlète fera d’allers-retours de 40 mètres et plus il effectuera de changements de direction. Le test se termine lorsque le sujet ne peut plus maintenir la vitesse imposée. La vitesse atteinte lors de la dernière répétition complétée est retenue. Ce test a l’avantage d’inclure à la fois des efforts intermittents et des changements de directions.
Les résultats au test 30-15 de 59 jeunes athlètes ont été comparés avec d’autres mesures physiologiques telles que le VO2max, la puissance des membres inférieurs, la VAM et la fréquence cardiaque maximale obtenue à la fin des deux autres tests mentionnés plus haut. D’après les résultats, l’utilisation de la vitesse maximale obtenue au test 30-15 comme valeur de référence pour prescrire un entraînement par intervalles permettrait de minimiser les différences interindividuelles de sollicitation cardiorespiratoire, comparativement à l’utilisation de la VAM obtenue par un test continu. Le test permettrait donc d’individualiser les entraînements par intervalles, ce qui est avantageux, particulièrement quand une équipe compte dans ses rangs des athlètes dont le profil diffère.
Les entraîneurs d’athlètes de sports où l’intensité varie auraient donc avantage à utiliser le test 30-15 puisqu’il rend un résultat reflétant des déterminants de la performance dans ces sports comme la puissance des membres inférieurs, les qualités aérobies et la capacité de récupération.
Source primaire
Buchheit M (2008) The 30-15 Intermittent Fitness Test: Accuracy for Individualizing Interval Training of Young Intermittent Sport Players J Strength Cond Res 22(2):365-74.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18550949?
Rédacteur
Kathryn Adel
kinésiologue
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Sports intermittents, test d’évaluation, Entraînement par intervalles
Lectures suggérées
Buchheit M et coll. (2009) Cardiorespiratory and cardiac autonomic responses to 30-15 intermittent fitness test in team sport players. J Strength Cond Res 23(1):93-100.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19057401?
Lemmink KA et coll. (2004) The interval shuttle run test for intermittent sport players: evaluation of rentability. J Strength Cond Res 18(4):821-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15574089?
Sports ciblés
Tous les sports où l’intensité varie beaucoup, qu’ils soient individuels ou collectifs