INTRODUCTION

Cette étude poursuivait deux objectifs : 1) évaluer, en cours de saison, les caractéristiques physiologiques de triathloniens de haut niveau et 2) déterminer si certaines variables physiologiques, mesurées lors de tests de laboratoire, permettraient d’estimer avec précision la performance lors d’une compétition de triathlon.

SUJETS ET MÉTHODE

Dix triathloniens de haut niveau (5 femmes et 5 hommes, membres de l’équipe nationale d’Afrique du Sud) ont réalisé une série de tests en laboratoire, quatre jours après avoir participé au championnat national (distance olympique). Les performances en compétition des hommes  étaient situées entre 116 et 128 minutes. Celles des femmes étaient comprises entre 129 et 141 minutes.

Les tests ont été réalisés sur une période de quatre jours. Le premier jour a été consacré à la prise de mesures anthropométriques. Le matin du deuxième jour, deux tests maximaux de natation ont été réalisés (3 sprints de 25 m et un 400 m nage libre); un test maximal progressif sur cycloergomètre a été effectué l’après-midi. Le troisième jour, une série de tests sous-maximaux sur cycloergomètre a été réalisée (2 efforts sous maximaux de 10 minutes à des puissances équivalentes à 3 et 4 W/kg). Le quatrième jour, des tests de course sur tapis roulant (3 efforts sous maximaux de 6 minutes à différentes vitesses et un test maximal progressif) ont été réalisés.

Lors du test de natation, le nombre de cycles de bras a été mesuré. La distance parcourue lors de chaque cycle et l’indice d’efficacité de nage ont été calculés. Lors des tests sur cycloergomètre et tapis roulant, la consommation d’oxygène a été mesurée à l’aide d’un analyseur de gaz. Les concentrations de lactate ont été mesurées à la fin de chaque fraction d’effort, lors de tous les  tests sous maximaux.

RÉSULTATS

Les cinq variables les plus fortement associées à la performance en compétition étaient : la concentration de lactate sanguin mesuré lors du test sur cycloergomètre à une puissance équivalente à 4 W/kg (r = 0,92);  la concentration de lactate sanguin mesuré lors de la course à 15 km/h (r = 0,89);  la puissance aérobie maximale mesurée sur cycloergomètre (r = 0,86); la vitesse maximale atteinte lors du test progressif sur tapis roulant (r = 0,85) et la consommation maximale d’oxygène mesurée lors du test progressif sur cycloergomètre (r = 0,85).

Une relation significative (r = 0,90) a été observée entre les estimations de performance réalisées par l’équation suivante : [temps au triathlon (s) = -129 ( vitesse maximale sur tapis roulant) + 122 (lactate à 4 W/kg) + 9456] et celles réalisées par les triathloniens en compétition.

Contrastant avec les résultats d’études précédentes, aucune corrélation significative n’a été observée entre l’économie de course mesurée en laboratoire et le temps réalisé lors de la section course à pied du triathlon. La vitesse de nage maintenue lors du test de 400 m et l’indice d’efficacité de nage n’étaient pas corrélés de façon significative avec la performance lors de la portion natation du triathlon.

CONCLUSION

Cette étude démontre qu’il est possible d’estimer, à partir de tests de laboratoire et avec un certain degré de précision, les performances en compétition de triathloniens de haut niveau.

Cependant, les résultats d’athlètes des deux sexes ayant été combinés lors du calcul des coefficients de corrélation entre la performance en compétition et les variables de laboratoire, il est possible qu’une dissociation des résultats des hommes et des femmes ait pu augmenter la variabilité des résultats et ainsi renforcer la valeur prédictive des variables étudiées.