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S103 - L’entraînement en pliométrie améliore l’économie de mouvement et la performance en saut

INTRODUCTION

Un mouvement est économique lorsque la consommation d’oxygène nécessaire à sa réalisation est plus petite que la moyenne. Un mouvement possède une efficacité mécanique élevée lorsque l’énergie nécessaire à son exécution est petite, compte tenu du travail mécanique produit.

A ce jour, les effets de l’entraînement en pliométrie sur l’économie de mouvement, l’efficacité mécanique et le métabolisme musculaire sont mal connus.

Par conséquent, les objectifs poursuivis par cette étude étaient : 1) d’examiner les effets d’un programme d'entraînement destiné à améliorer la puissance musculaire sur l’économie de mouvement et l’efficacité mécanique en saut et, 2) de cerner les mécanismes responsables des éventuels changements.

SUJETS ET MÉTHODE

Vingt-trois jeunes hommes actifs ont participé à l’étude. Treize d’entre eux composaient le groupe expérimental, les 10 autres constituaient le groupe contrôle.

Après avoir réalisé un programme de musculation préparatoire de 2 semaines, les sujets du groupe expérimental devaient réaliser un programme d’entraînement pliométrique expérimental. Le programme avait une durée de 15 semaines et comprenait 2 séances hebdomadaires d’entraînement en pliométrie. Le nombre de contractions pliométriques par séance progressait de 80 à 180. Les membres du groupe contrôle n’étaient soumis à aucun entraînement particulier.

Avant et après la réalisation du programme d’entraînement pliométrique expérimental, une série de tests pliométriques maximaux et sous maximaux a été réalisée par l’ensemble des sujets.

Lors de chaque test, la force de réaction au sol était mesurée par une plate-forme de force; l’activité musculaire des vastes externes, vastes médian, gastrocnémius, soléaire et jambier antérieur était estimée par électromyographie de surface. Lors des tests sous maximaux, la consommation d’oxygène était mesurée.

Lors de chaque séance de test, une biopsie musculaire était également réalisée, sous anesthésie locale, sur la portion médiane du gastrocnémius latéral.

RÉSULTATS

Les tests réalisés à la fin du programme d’entraînement pliométrique expérimental a permis d’observer un certain nombre d’améliorations chez les sujets du groupe expérimental. Lors des tests maximaux, leur vitesse d’envol était supérieure de 8 % à celle mesurée avant le début du programme. Leur consommation d’oxygène, mesurée lors des tests sous maximaux était réduite de façon significative (33 mL/kg/min en situation pré-entraînement vs 23,7 mL/kg/min en situation post-entraînement). Leur efficacité mécanique était améliorée de façon significative (~ 24 %).

Aucune amélioration n’a été observée chez les membres du groupe contrôle.

Aucun changement significatif n’a été observé chez les membres des deux groupes en ce qui concerne la force de réaction au sol, le taux de lactate sanguin ou l’activité électromyographique.

Chez les membres du groupe expérimental, l’examen de l’activité enzymatique a révélé une augmentation significative des taux de citrate synthase (CS) et de ß-hydroxyacyl CoA déhydrogénase (HAD). Aucun changement enzymatique n’a été constaté chez les sujets du groupe contrôle.

CONCLUSION

Cette recherche démontre qu’un programme d’entraînement pliométrique de 15 semaines permet d’améliorer la performance en saut d’environ 8 % et d’augmenter l’économie de mouvement de 24 %. Ces résultats démontrent également que ce type d’entraînement permet d’accroître l’activité des enzymes oxydatives, suggérant ainsi la possibilité d’une amélioration de l’aptitude aérobie.

Malgré qu’elle ait mis en lumière les effets bénéfiques d’un tel programme d’entraînement sur la performance, cette étude ne permet pas de cerner clairement les mécanismes responsables de l’amélioration de l’économie de mouvement.

Il est toutefois possible que l’amélioration de la performance neuromusculaire, du contrôle articulaire et de la coordination intermusculaire ait permis d’augmenter l’efficacité mécanique du mouvement et de réduire la consommation d’oxygène nécessaire à la réalisation du mouvement. Cette hypothèse demeure toutefois à être vérifiée.

Source primaire

Kyrolainen H et al. Effects of power training on mechanical efficiency in jumping. Eur J Appl Physiol 2004; 91(2-3):155-9.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

économie de mouvement, Force, puissance, muscle, préparation à la performance

Lectures suggérées

Kyrolainen H, Komi PV. Differences in mechanical efficiency between power- and endurance-trained athletes while jumping. Eur J Appl Physiol Occup Physiol 1995; 70(1):36-44.

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