INTRODUCTION

L’efficacité supérieure des programmes de musculation qui incorporent à la fois des contractions musculaires concentriques et excentriques a été démontrée, mais peu de recherches ont évalué la pertinence d’exercices de ces types contractions, au cours de la période de récupération qui suit généralement une phase d’entraînement intensive.

L’objectif de cette étude était d’examiner les effets d’un programme de musculation de 12 semaines, au cours duquel était utilisées à la fois des méthodes concentriques et excentriques, sur la force et la puissance concentrique des extenseurs de la hanche après une période d’entraînement intensif.

SUJETS ET MÉTHODE

Trente sept jeunes joueuses de basketball de niveau national ont participé à l’étude (âge = 16 ± 0,6 ans; poids = 74,4 ± 9,9 kg; taille = 181,4 ± 7,1 cm). Les sujets ont été répartis aléatoirement en quatre groupes d’entraînement : un groupe soumis à un programme combinant des contractions concentriques-excentriques lors des 12 premières semaines et un programme utilisant des méthodes concentriques lors des 12 semaines suivantes (C-E/C); un groupe réalisant un programme de contractions concentriques-excentriques/excentriques (C-E/E); un groupe réalisant un programme de contractions concentriques-excentriques/concentriques-excentriques (C-E/C-E) et un groupe contrôle (GC) dont les membres n’étaient soumises à aucun entraînement particulier, hormis les 4 séances de basketball hebdomadaires communes à tous les groupes.

Les programmes d’entraînement intensifs des 12 premières semaines (96 séances en 12 semaines, 8 séries de 8 répétitions à 70-110 % de 1 RM sur leg-press) étaient destinés à provoquer un état de surentraînement et une réduction de performance musculaire.

Lors des 12 semaines suivantes, le contenu des programmes était conçu pour favoriser la récupération et évaluer l’impact sur la performance des différents types d’entraînement (contractions excentriques/concentriques-excentriques/concentriques) réalisé pendant la phase de récupération.

Trois tests (test maximal d’extension/flexion de la jambe sur ergomètre isocinétique; test de force maximale sur leg-press; saut vertical sans élan) ont été réalisés lors des semaines 2, 15 et 28 afin d’évaluer les changements sur la performance provoqués par les différents programmes.

RÉSULTATS

Après 12 semaines d’entraînement, une réduction significative de performance a été observée chez l’ensemble des sujets des groupes C-E/C, C-E/E et C-E/C-E et ce, pour l’ensemble des tests. La performance des membres du GC est restée inchangée.

Après 24 semaines d’entraînement, une amélioration significative de la performance à l’ensemble des tests a été observée chez l’ensemble des sujets des groupes C-E/C où les améliorations pré et post-entraînement ont été de 40 ± 6,9 % pour le test de leg-press et de 16 ± 2,5 %  pour le saut vertical sans élan.

La performance aux mêmes tests des membres des groupes C - E/E et C-E/C-E n’a pas été améliorée. La performance des membres du GC est restée inchangée.

CONCLUSION

Cette étude démontre que, chez les adolescentes, un programme intensif de musculation de 12 semaines combiné à la réalisation de 4 séances hebdomadaires d’entraînement en basketball, réduit la performance musculaire de façon importante et fait apparaître des signes de surentraînement.

Un programme de récupération de 12 semaines, au cours duquel des méthodes excentriques ou une combinaison de contractions concentriques/excentriques sont utilisées, n’améliore pas  la performance, contrairement à un programme ou seules des méthodes concentriques sont employées.

Par conséquent, lors de la phase de récupération qui suit une période d’entraînement musculaire intensif, il semble préférable d’éviter d’utiliser des méthodes de musculation excentriques; il serait alors préférable de miser sur les contractions concentriques.

Les effets des contractions isométriques et pliométriques n’ayant pas été évalués, la généralisation de ces conclusions à ces méthodes d’entraînement est soumise à caution. Aussi, l’étude ayant été réalisée auprès de jeunes filles peu expérimentées en musculation, il est possible que les résultats aient été différents chez des athlètes adultes pratiquant la musculation de façon intensive depuis plusieurs années.