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S146 - L’ingestion d’une boisson de récupération permet de retarder l’apparition de la fatigue après un exercice effectué dans un environnement chaud et humide

Un exercice physique réalisé dans un environnement chaud induit une perte d’eau et d’électrolytes, réduisant la capacité physique à l’exercice. Le but de ce travail est de déterminer l’influence d’une boisson de récupération sur la performance en course à pied, en condition de température élevée.

Les sujets réalisent le protocole décrit dans le Schéma 1 (voir schéma 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=584&fichier=S146_schema1.doc ), dans un environnement à 35 °C avec un taux d’humidité de 40 %. A la fin de T1, la perte hydrique est évaluée à travers la perte de poids corporel. Un volume de boisson correspondant à 100 % de la perte de poids est absorbé en trois parts égales, immédiatement après, 1 et 2 heures après T1. La boisson de récupération ingérée pendant la période de récupération contient : 6,9 % de glucide, 24 mmol/l de sodium, 2,6 mmol/l de potassium, 1,0 mmol/l de chlore, et est concentrée à 300 mosmol/kg. Après 3 heures de récupération, les sujets absorbent un volume correspondant au déficit hydrique persistant. L’absorption d’eau est laissée libre pendant les deux périodes d’exercice (T1 et T2). Afin de quantifier l’efficacité d’une telle boisson sur la performance lors d’un second exercice de course à pied (T2), les paramètres suivants ont été mesurés : fréquence cardiaque, quotient respiratoire, masse corporelle, volume plasmatique, concentration sanguine de glucose, taux de perception de l’effort, concentration des gaz respiratoires.

L’ingestion de la boisson de récupération améliore l'endurance puisque la durée de T2 pour GE est supérieure de 35 % à celle de GP, soit 16 minutes de plus (61 minutes pour GE et 45 minutes pour GP). La source d’énergie utilisée pendant T2 est différente entre GE et GP. Alors que l’oxydation des glucides contribue à 64 % (GP) et 65 % (GE) de l’apport d’énergie pendant T1, elle correspond à 47 % pour GP et 74 % pour GE. Le volume plasmatique a été complètement restauré par la prise de boisson, expérimentale et placebo, pendant la période de récupération, et son évolution au cours de T2 est identique pour GE et GP. Pendant T2, la fréquence cardiaque est significativement plus faible pour GE que GP, tout comme le taux de perception de l’effort.

Dans des conditions de température élevée, la prise de boisson riche en glucide et en électrolytes à l’issue d’une course prolongée améliore donc l'endurance lors d’un second exercice réalisé après 4 heures de récupération. L’amélioration de l’endurance pour GE apparaît être préférentiellement due à l’apport en glucides. Cet apport en glucides tout au long de la période de récupération est susceptible d’induire une hyperglycémie, pouvant provoquer une réponse hyper-insulinémique. De ces deux événements doit notamment résulter un prélèvement accru de glucose sanguin par les cellules musculaires et une amélioration de la restauration des réserves musculaires et hépatiques en glycogène. Toutefois, une hyper-insulinémie peut également provoquer une hypoglycémie transitoire observée lors de T2. Les facteurs impliqués dans cette hypoglycémie (i.e. drainage du glucose sanguin vers les muscles à l’effort, augmentation préalable des stocks en glycogène) doivent être également responsables de l’amélioration de la performance observée à T2. L’intégration des glucides et d’électrolytes dans une boisson de récupération retarde donc l’apparition de la fatigue lors d’un second exercice prolongé d’intensité sous-maximale réalisé à température ambiante élevée. Dans une ambiance chaude, une telle boisson représente donc un véritable allié contre la fatigue dans des périodes d’entraînement intense avec plusieurs séances quotidiennes, ainsi que dans des disciplines d’endurance où plusieurs épreuves sont concourues dans la même journée.

Source primaire

Short-term recovery from prolonged constant pace running in a warm environment: the effectiveness of a carbohydrate-electrolyte solution. BILZON JLJ, ALLSOPP AJ, WIILIAMS C. European Journal Applied Physiology. 82:305-312, 2000.

Rédacteur

Anne Michaut
Docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives - Laboratoire de biomécanique et de physiologie - INSEP

Éditeur

François Désy
Doctorant - Département de Kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Boisson, chaleur, course athlétisme, électrolyte, endurance, hydrate de carbone, hygrométrie, performance, récupération, température ambiante, gestion de la compétition, préparation à la performance

Lectures suggérées

ANGUS D.-J., FEBBRAIO M.-A., LASINI D., HARGREAVES M. Effect of carbohydrate ingestion on glucose kinetics during exercise in the heat. Journal Applied Physiology. 90, 601-605, 2001.

FALLOWFIELD J.-L., WILLIAMS C., SINGH R. - Short-term recovery from prolonged constant pace running : the effectiveness of water versus carbohydrate beverage. Int. J. Sport Nutr. 1995, 5 , 285-299.

BERGSTROM J., HERMANSEN L., HULTMAN E., SALTIN B. - Diet, muscle glycogen and physical performance. Acta Physiol. Scand. 1967, 71 , 140-150.

Sports ciblés

Discipline d’endurance et sports susceptibles d’être pratiqués en ambiance chaude (période d’entraînement intense)

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