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S182 - Les massages permettent-ils de réduire l’intensité des courbatures ?

INTRODUCTION

Les courbatures sont des douleurs qui apparaissent souvent 24 à 48 h après la réalisation de contractions musculaires excentriques intenses. Les massages font partie des stratégies proposées pour tenter de réduire l’intensité des courbatures et accélérer la restauration de la fonction musculaire.

Les objectifs de cette étude étaient : 1) d’évaluer les effets de massages réalisés post-exercice sur l’intensité des courbatures et les indicateurs de la fonction musculaire tels que la force et la souplesse et; 2) d’évaluer les effets des massages sur les facteurs psychologiques tels que la sensation d’inconfort et l’humeur, à l’aide des questionnaires Differential Descriptor Scale (DDS) et Profile of Mood State (POMS).

SUJETS ET MÉTHODE

Dix huit jeunes hommes et femmes non sportifs âgés de 20,4 ± 1 ans ont participé à l’étude. Le protocole expérimental demandait aux sujets de réaliser une évaluation initiale au cours de laquelle ils devaient : 1) compléter le questionnaire POMS; 2) effectuer un test de souplesse des ishios-jambiers; 3) exécuter un test de force maximale excentrique des ishios-jambiers sur un ergomètre isocinétique; 4) remplir le questionnaire DDS afin de mesurer le degré de déplaisir et d’intensité des courbatures et finalement; 5) se soumettre à un prélèvement sanguin destiné à identifier la concentration de neutrophiles plasmatiques.

Une fois ces tests réalisés, les sujets ont été répartis aléatoirement en deux groupes : un groupe d’entraînement (GE) et un groupe contrôle (GC).

La séance d’entraînement expérimentale demandait à tous les sujets de réaliser 6 séries de 10 contractions excentriques maximales. Une minute de récupération était accordée entre les séries. Une série supplémentaire de 5 répétitions maximales était ensuite réalisée afin de permettre la mesure de la force maximale de chaque sujet.

Ensuite, les sujets du GE recevaient 20 minutes de massage en respectant une procédure standardisée (technique suédoise classique). Les sujets du GC recevaient l’application d’une lotion placebo sur les jambes et prenaient une période de repos de 20 minutes.

L’ensemble des tests a été réalisé de nouveau 2, 6, 24 et 48 h après la séance d’exercice expérimentale.

RÉSULTATS

La force maximale excentrique des sujets des deux groupes a été significativement réduite lors des tests post-exercice. La souplesse des ishios-jambiers a été significativement réduite 24 et 48 h post-exercice chez les sujets des deux groupes. Les concentrations de neutrophiles post-exercice n’ont pas été différentes selon les groupes.

Les sujets des deux groupes ont rapporté des courbatures d’intensités similaires 2, 6, 24 post exercices mais, 48 h post-exercice, les sujets du GC ont rapporté des courbatures d’intensité beaucoup plus élevées que celles du GE.

Les modifications des sensations d’inconfort et les perturbations de l’humeur ont été similaires chez les sujets des deux groupes.

CONCLUSION

Cette étude suggère que 20 minutes de massage peuvent réduire l’intensité des courbatures qui surviennent 24 à 48 h après la réalisation de contractions musculaires excentriques intenses.

Ces résultats démontrent par ailleurs que 20 minutes de massage n’ont aucun effet sur la sensation d’inconfort et les perturbations de l’humeur causées par les courbatures et ne permettent pas de modifier la concentration de neutrophiles plasmatiques ou encore d’accélérer la restauration de la force maximale et de la souplesse, plus rapidement que le repos complet.

Ces résultats sont en contradiction avec les conclusions d’une récente revue bibliographique sur la question (Cheung et coll., 2003) et illustrent la difficulté à tirer toute conclusion formelle sur les effets des massages sur la réduction des courbatures.

De plus amples recherches sont nécessaires pour identifier les mécanismes responsables des différences d’intensité des courbatures observées entre les deux groupes 48 h post-exercice.

Source primaire

Hilbert JE, Sforzo GA et Swensen T The effects of massage on delayed onset muscle soreness Br J Sports Med 37(1):72-5, 2003.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Massages, récupération, Courbatures

Lectures suggérées

Cheung K, Hume P et Maxwell L Delayed onset muscle soreness: treatment strategies and performance factors Sports Med 33(2):145-64, 2003.

Nosaka K, Newton M et Sacco P Delayed-onset muscle soreness does not reflect the magnitude of eccentric exercise-induced muscle damage Scand J Med Sci Sports 12(6):337-46, 2002.

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