L’efficacité mécanique brute est le rapport de la puissance générée sur la puissance fournie. Des études indiquent qu’une augmentation de 1 % de l’efficacité équivaut à un gain de plus d’une minute sur un contre-la-montre de 40 km, ce qui est non négligeable. Le but de la présente étude était d’évaluer l’évolution de l’efficacité mécanique brute et d’autres variables physiologiques pendant une saison, chez des cyclistes entraînés.

Des cyclistes entraînés ont été évalués à cinq reprises au cours d’une saison, soit au début et à la fin des phases suivantes : pré-compétition, compétition, post-compétition, transition. Les évaluations ont eu lieu à environ trois mois d’intervalles. L’efficacité mécanique brute, de même que les intensités associées à différentes concentrations sanguines de lactate et différentes fréquences cardiaques ont été mesurées.

Les principales observations sont les suivantes :

-       Une augmentation de l’efficacité mécanique brute d’un point de pourcentage survient entre le début et la fin de la phase de pré-compétition (de 19,5 % à 20,7 % pour une charge de 210 watts), et celle-ci est stable jusqu’à la fin de la phase de post-compétition.

-       L’augmentation de l’efficacité mécanique brute en phase de pré-compétition est associée au temps total passé à l’entraînement une intensité supérieure à celle associée à une concentration sanguine de lactate de 4 mmol/L, démontrant l’importance de l’entraînement à haute intensité. Cependant, le maintien de cette efficacité semble davantage lié à une intensité modérée.

-       Le VO2max atteint sa valeur la plus élevée à la fin de la phase de pré-compétition.

-       La fréquence cardiaque associée à une intensité de 270 watts atteint sa valeur la plus basse à la fin de la phase de compétition (160 contre 152 bpm à la première évaluation).

Les auteurs suggèrent donc aux entraîneurs de mesurer l’efficacité mécanique brute des cyclistes tout au long de la saison. Ces résultats suggèrent également l’intérêt de mesurer l’évolution des variables physiologiques (concentration de lactate et fréquence cardiaque) associées à différentes puissances, et non seulement la puissance aérobie maximale.