S263 - Les recherches en physiologie de l’exercice permettent l’amélioration des méthodes d’entraînement en course de fond
La contribution de la science à l’entraînement sportif en course à pied prend la forme de connaissances organisées permettant l’élaboration structurée de théories et de méthodes visant l’amélioration de la performance des athlètes. L’apport de la science devient de plus en plus significatif dans la mesure où elle fournit, par analyse, des méthodes et des concepts physiologiques qui ont des applications pratiques pour les entraîneurs qui, par définition, cherchent à améliorer la performance de leurs athlètes.
Cet article observe l’évolution de l’apport de la physiologie de l’exercice sur l’évolution des performances et des méthodes d’entraînement en course de fond (10 000 m au marathon) : déterminants physiologiques, progression des meilleures performances mondiales, zones d’intensité d’entraînement d’intérêt, relation « vitesse-durée des épreuves », comparaison des performances féminines et masculines, caractéristiques physiologiques des grands champions coureurs, apports particuliers de grands chercheurs, tests d’évaluation des déterminants de la performance, analyse des résultats de course, quantification de l’endurance, grandes écoles de pensée en entraînement en course, entraînement par intervalles, métabolisme énergétique, coût énergétique de la course selon la vitesse, passé et avenir de l’entraînement, intensités cibles d’entraînement, etc.
Autant de sujets d’intérêt pour les entraîneurs en course de fond.
L’article fait ressortir que les facteurs limitants de la performance dans les épreuves de fond sont surtout d’ordre physiologique et plus précisément bioénergétique (transformation de l’énergie nécessaire pour une action musculaire). L’entraîneur doit donc composer dans ses entraînements avec les paramètres énergétiques de son athlète soit : sa puissance aérobie maximale, l’efficacité de sa foulée (reflétée par sa consommation d’oxygène à une vitesse sous-maximale donnée de course), et son endurance.
L’auteur fait ressortir l’intérêt des séances d’entraînement par intervalles où l’on maximise le temps de course à 100 % du VO2max (une idée tout à fait cohérente avec le principe de spécificité de l’entraînement) et soutient l’idée qui circule dans plusieurs milieux sportifs selon laquelle on pourrait cerner des zones d’intensité d’entraînement plus particulièrement pertinentes selon le « seuil lactique » (une idée pourtant contestée; voir Thibault et Péronnet, 2005 et Cazorla et coll., 2001).
Source primaire
Billat V. L’apport de la science dans l’entraînement sportif : l’exemple de la course de fond. STAPS 2001; 54:23-43.
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=STA&ID_NUMPUBLIE=STA_054&ID_ARTICLE=STA_054_0023
Rédacteur
Mélanie Lamontagne
kinésiologue spécialiste en exercices thérapeutiques, conseillère déléguée médicale
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Sciences, physiologie de l’exercice
Lectures suggérées
Billat V. Physiologie et méthodologie de l’entraînement. De Boeck université, Paris 1998; p.198.
Costill DL. Approche scientifique de la course de fond. Vigot Éditeur, Paris 1981; p.180.
Péronnet F et al. Le Marathon. Équilibre énergétique, alimentation et entraînement du coureur sur route. Deuxième édition, Décarie, Montréal; Vigot, Paris 1991; p.438 .
Thibault G, Péronnet F. La mauvaise réputation. Sport et Vie 2005; 92:46-51.
Cazorla G et al. Lactate et exercice : mythes et réalités. STAPS 2001; 54 :63-76.