Il est bien établi qu’une élévation de la température corporelle s’accompagne d’une diminution de la performance. L’idée d’abaisser la température corporelle avant l’effort afin de retarder cette hausse a donc fait son chemin. Plusieurs techniques, allant de l’immersion dans des bains d’eau glacée à un séjour dans des chambres réfrigérées, en passant par les douches glacées et le port d’une veste de refroidissement (aussi appelée ‘veste thermique’), ont vu le jour avec un certain succès, tandis que d’autres se sont avérées sans effet sur la performance. Dans cette étude, on a objectivé les effets du port d’une veste de refroidissement avant et entre des efforts anaérobies intermittents dans un environnement chaud et humide.

Sept joueurs de haut niveau de hockey sur gazon ont suivi un protocole d’exercice sur ergocycle de 80 minutes, divisé en 4 sections de 15 min, séparées par des périodes de repos de respectivement 5, 10 et 5 min. L’exercice, effectué dans une pièce à environnement contrôlé à 30°C et 60% d’humidité, comprenait des sprints de 5 sec suivis de périodes de récupération de 55 sec. Les joueurs ont pris part à ce protocole à deux reprises : une fois en enfilant la veste de refroidissement avant le début du travail et durant les trois périodes de repos, et une autre fois sans la veste.

Des mesures de la performance (travail effectué et force maximale) ainsi que des mesures physiologiques (température de la peau, du torse et interne, ainsi que la fréquence cardiaque et la concentration de lactate) et de perception (de l’effort, de la soif, de la chaleur, de la fatigue) ont été effectuées.

Malgré des valeurs de température de la peau et au niveau du torse plus basses lors du port de la veste, aucune amélioration de la performance ne fut observée. Seules les perceptions de la chaleur et de la soif étaient significativement différentes, en faveur du port de la veste de refroidissement.

Bien que plusieurs études aient démontré l’efficacité du refroidissement corporel pré-effort, particulièrement dans les sports dits d’endurance, il ressort de la présente étude qu’une veste de refroidissement n’améliore pas la performance dans les sports à efforts anaérobies brefs et répétés. Ainsi, les entraîneurs en sports où l’effort est intermittent et anaérobie, sensibles aux contraintes logistiques liées au port d’une veste de refroidissement, voudront peut-être attendre que d’autres études soient effectuées sur cette question avant de demander à leurs athlètes de porter une veste thermique avant la compétition et entre ses parties. Les auteurs font l’hypothèse que le port d’une veste de refroidissement avec capuchon pendant une période plus longue que dans la présente étude s’accompagnerait d’une diminution des effets négatifs de la chaleur sur la performance en sprints répétés, ce qui reste à démontrer.