Sachant que les principaux déterminants de la performance en course à pied sont la consommation maximale d’oxygène (VO2max), l’efficacité de la foulée et l’endurance, les entraîneurs ont intérêt à en faire l’évaluation auprès de chacun de leurs athlètes. Cependant, les tests d’évaluation en laboratoire nécessitent des ressources qui ne sont pas nécessairement à la portée de tous.

Dans cette étude, les auteurs proposent une méthode qui permet d’estimer la puissance aérobie maximale (PAM) et l’endurance en course à pied sans évaluation en laboratoire, tout simplement par une analyse sommaire des résultats de course sur au moins deux distances (expliquée en détail dans l’article). On peut télécharger la vidéo de cette communication scientifique en se rendant au site de la Mission sciences du sport de l’INSEP : https://extra.campus-insep.com/ (cliquer sur Missions, Sciences du sport, Journées internat. Sciences du sport, 3èmes journées Internationales des Sciences du Sport, Vidéos des interventions, et, sous ‘Guy Thibault’, ‘Visionner la vidéo’).

La méthode est basée sur un modèle de la performance en course à pied voulant que l’intensité relative de course (en pourcentage de la PAM) diminue de façon linéaire avec le logarithme naturel de la durée des épreuves :

%PAM = A + B ln T                           T = 7 min

où %PAM est l’intensité moyenne maintenue au cours de l’épreuve, estimée selon le coût en oxygène de la course et en prenant sept minutes comme valeur de durée pendant laquelle peut être maintenue une intensité de 100 %PAM (Tpam); et B (d%PAM/dln T) est l’indice de l’endurance.

Au sein d’un échantillon de 2 464 coureurs de diverses catégories d’âge, de sexe et de niveau de performance, l’endurance estimée par ARC est légèrement corrélée avec la PAM et avec l’âge, mais les variations interindividuelles sont grandes. La performance (3 000 m au marathon) est fortement reliée à la PAM et la prédiction peut être sensiblement améliorée en tenant compte de l’endurance. La corrélation entre les performances projetées par la méthode et les performances enregistrées sont très fortes et les erreurs sont très faibles.

En conclusion, la méthode d’analyse des résultats de course proposée dans cette étude permet d’estimer de façon valide et commode les déterminants de la performance en course et d’en étudier la relation avec certaines caractéristiques. Cependant, cette méthode ne donne une bonne estimation de la PAM et de l’endurance que si les performances analysées sont véritablement représentatives du niveau de performance de l’athlète.