On sait que la consommation d'oxygène (VO2max) et la puissance aérobie maximale (PAM) sont deux déterminants de la performance dans les épreuves dont la durée est de plus de 2 minutes. Le VO2max est généralement évalué à l'aide d'un tests progressif et maximal, avec mesure directe des gaz expirés.

On peut se demander si on peut tout aussi bien mesurer le VO2max à l’aide d’un test maximal mais non progressif et, le cas échéant, quelle devrait être la durée ou l’intensité relative d’un tel test. Un test continu et maximal bref peut certes être effectué à intensité plus élevée et, ainsi, s’accompagner d’une augmentation plus rapide du VO2, mais il peut être trop court pour permettre au VO2 d’atteindre le VO2max. Inversement, un test continu et maximal long permet que le VO2 atteigne un plateau, mais son intensité peut ne pas être suffisamment élevée pour que le VO2max soit atteint.

Dans cette recherche, on a cerné auprès de 12 participants (non-athlètes) l’évolution du VO2 lors d’exercices maximaux et continus, à intensité relative très élevée, soit 267, 238 et 216 watts, ce qui a mené à épuisement après, en moyenne : 3:21, 5:01 et 7:28 min:sec respectivement. Malheureusement, les auteurs n’ont pas rapporté la puissance à laquelle les sujets atteignaient leur VO2max (leur puissance aérobie maximale, PAM); on ne peut donc pas déterminer à quelle intensité relative (en pourcentage de leur PAM) ces tests continus et maximaux ont été effectués.

Le VO2 a augmenté plus rapidement à une intensité de travail plus élevée, avec des valeurs de pointe de VO2 atteintes après 2:34, 3:13 et 3:26 min:sec.

Tableau 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=403&fichier=S318_tableau1.docx

L’extrapolation des temps pour atteindre les valeurs de pointe de VO2 a révélé que 2:31 min:sec était la plus courte durée (temps), pour lequel des valeurs vraiment maximales de VO2 ont pu être obtenues.

Ainsi, on peut évaluer le VO2max d’un athlète à l’aide d’un test maximal et continu (par opposition à un test maximal progressif), à condition que le test soit d’une durée d’au moins 2:30 min:sec. À noter cependant qu’il vaut mieux évaluer le VO2max sur un test un peu plus long si la mesure du VO2 se fait sur des périodes de quelques secondes et non respiration par respiration.

Il faudra mener d’autres études pour déterminer si cette conclusion s’applique également aux athlètes de haut niveau. Les sujets de cette étude – des personnes physiquement actives, mais qui n’ont pas une condition physique très grande – semblent avoir réussi à atteindre leur VO2max lors du test le plus long, soit 7:28 min:sec, alors qu’on sait que certains athlètes n’arrivent pas à maintenir une puissance correspondant à 100 % de leur PAM lorsque le test maximal et continu est d’une durée de plus 5 minutes.