Recherche avancée
Mes favoris


S325 - L’entraînement par intervalles comprenant des fractions d’effort de haute intensité améliore la performance chez les cyclistes de haut niveau

Plusieurs études ont déjà démontré que l’entraînement par intervalles (EPI) améliore la condition physique et la performance de non-athlètes davantage que l’entraînement continu. L’entraînement par intervalles a cependant fait l’objet de peu d’études auprès d’athlètes de haut niveau.

On a étudié l’effet de trois programmes d’EPI à intensité élevée chez des athlètes de haut niveau. Trente-huit cyclistes masculins et triathloniens (âge = 25 ± 6 ans; taille = 180 ± 5 cm; poids = 75 ± 7 kg; VO2max = 64.5 ± 5.2 ml·kg-1·min-1) possédant au moins 3 ans d’expérience en cyclisme (6 ± 3 ans) se sont soumis à une série de tests de laboratoire incluant :

- un test progressif maximal pour mesurer leur VO2max et leur puissance aérobie maximale (PAM);
- un test maximal pour mesurer le temps jusqu’à épuisement (Tmax) à leur PAM;
- une course contre la montre de 40 km (CLM40).

Les chercheurs ont également effectué des prélèvements sanguins avant chacun des tests et ils ont estimé la capacité anaérobie des athlètes.

Les athlètes ont tous été assignés à l’un des quatre groupes d’entraînement :

- groupe 1 : n = 8, 8 x 60 % Tmax à PAM, rapport ‘effort : récupération’ 1 : 2;
- groupe 2 : n = 9, 8 x 60 % Tmax à PAM, récupération jusqu’à ce que la FC descende à 65 % de FCmax;
- groupe 3 : n = 10, 12 x 30 secondes à 175 % PAM, 4:30 min:s de récupération entre les répétitions;
- groupe témoin : n = 11, devait maintenir le niveau d’entraînement hebdomadaire habituel.

Les cyclistes ont suivi le protocole d’entraînement durant quatre semaines et devaient effectuer l’EPI deux fois chaque semaine. Ils ont également été re-testés après deux, puis quatre semaines d’entraînement.

Les résultats obtenus au terme de quatre semaines d’entraînement ont été concluants. Les athlètes des trois groupes d’EPI à haute intensité ont vu leurs performances s’améliorer significativement au CLM40 (+ 4,4 % à + 5,8 %) et leur puissance maximale (+ 3,0 % à + 6,2 %) augmenter significativement plus que le groupe témoin (- 0,9 % à + 1,1 %). Par contre, il n’y a que les athlètes des groupes 1 et 2 qui ont également augmenté leur VO2max (+ 5,4 % et + 8,1 % respectivement) de façon marquée par rapport au groupe témoin (+ 1,0 %). Quant à la capacité anaérobie des cyclistes, elle s’est aussi démarquée chez les membres des trois groupes d’EPI (gr. 1 : + 104 %; gr. 2 : + 54 %; et gr. 3 : + 75 %), alors qu’elle est demeurée relativement stable chez le groupe témoin (+ 9 %). Finalement, le volume plasmatique de tous les athlètes est demeuré inchangé durant toute la durée de l’expérimentation.

Compte tenu des résultats, on constate que l’amélioration de la performance au CLM40 est surtout due à l’augmentation significative du VO2max ainsi que de la capacité anaérobie des athlètes. Ces derniers affichent une fréquence cardiaque plus élevée (+ 3,5 %) durant l’épreuve, au terme des quatre semaines d’entraînement. D’autres recherches pourraient également confirmer la hausse de l’activité de l’enzyme oxydative citrate synthase observée lors d’études antérieures. Quant au volume plasmatique qui est demeuré inchangé au terme des quatre semaines d’EPI, les chercheurs s’attendaient à le voir augmenter. On a longtemps considéré l’accroissement du volume plasmatique comme était l’élément clé de l’amélioration des capacités physiques suite à un entraînement de courte durée chez les personnes sédentaires. Hors, le volume plasmatique des athlètes d’endurance de cette étude était déjà à un haut niveau, près de la limite de la capacité de réserve diastolique.

Diverses adaptations sont sans doute responsables de l’amélioration des performances suite à l’EPI chez les athlètes de haut niveau. De plus amples recherches sur le sujet seraient souhaitables afin de supporter ces données. L’entraîneur éprouvera fort probablement le désir d’intégrer une variété d’intensités et de ratio « effort : récupération » dans les plans d’entraînement de ses athlètes d’endurance.

Source primaire

Laursen PB et al. Influence of High-Intensity Interval Training on Adaptations in Well-Trained Cyclists. Journal of Strenght and Conditioning Research 19(3):527-533, 2005.
www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?CMD=search&DB=PubMed

Rédacteur

Evelyne Blouin
Étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Cyclisme, performance, Entraînement par intervalles

Lectures suggérées

Laursen PB et Jenkins DG The scientific basis for high-intensity interval training: optimising training programmes and maximising performance in highly trained endurance athletes. Sports Med 32(1):53-73, 2002.
www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=Abstract&list_uids=11772161& query_hl=9&itool=pubmed_docsum

Laursen PB et al. Interval training program optimization in highly trained endurance cyclists. Med Sci Sports Exerc 34(11):1801-7, 2002.
www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=Abstract& list_uids=12439086&query_hl=12&itool=pubmed_docsum

Warburton DE et al. Induced hypervolemia, cardiac function, VO2max, and performance of elite cyclists. Med Sci Sports Exerc 31(6):800-8, 1999.
www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=Abstract& list_uids=10378906&query_hl=15&itool=pubmed_docsum

Sports ciblés

Cyclisme, triathlon, duathlon, autres sports cyclistes

Imprimer Version imprimable Ajouter à mes favoris Haut de page