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S590 - Une déshydratation de l’ordre de 4 % de la masse corporelle n’affecte pas la performance aux sprints intermittents

On sait que les sprints intermittents augmentent considérablement la production de chaleur corporelle. Cette augmentation est encore plus marquée lorsque l’exercice a lieu dans un environnement chaud. Dans ces conditions, la performance des athlètes aux sprints est diminuée. Les mécanismes physiologiques tels que la déshydratation peuvent être en cause. Cette relation entre la déshydratation et les performances anaérobies doit être étudiée davantage.

Le but de la présente recherche était d’examiner les effets de la déshydratation sur la performance aux sprints intermittents dans un environnement chaud.

Ainsi, huit athlètes masculins non acclimatés (23,4 ± 6,2 ans, 1,78 ± 0,04 mètres, 76,8 ± 7,7 kg, VO2max de 59,9 ± 8,0 ml/kg/min) ont effectué les entraînements suivants:

Jour 1 : 90 minutes d’exercice incluant un échauffement d’environ 10 minutes, 36 minutes de sprints intermittents (exercices décrits au jour 2), 15 minutes de repos passif et 30 minutes d’exercice à 50 % du VO2max sur ergocycle à une température de 35,5 ± 0,6 oC et une humidité relative de 48,7 ± 3,4 %. Ces conditions provoquent une déshydratation équivalente à une diminution d’environ 2 % de la masse corporelle initiale.

Les athlètes sont par la suite soumis aux trois stratégies de réhydratation préalable à l’entraînement du Jour 2 décrit ci-dessous sur une période de deux jours :

A.       0 % EUH: consommation d’eau dont la quantité correspond à 150 % de la masse corporelle perdue pendant la séance d’exercice au Jour 1 (ingestion de 0,5 L d’eau 30 minutes avant d’aller se coucher et 0,5 L avant le levé le lendemain matin);

B.       2 % HYPO1 : consommation d’eau dont la quantité correspond à 100 % de la masse corporelle perdue pendant la séance d’exercice sur ergocycle au Jour 1;

C.       4 % HYPO2 = consommation d’aucun liquide.

Jour 2 : 36 minutes de sprints intermittents sur ergocycle incluant 5 minutes à 50 % du VO2max, 2 x 30 secondes à 70 % du VO2max avec 30 secondes de repos passif entre les sprints et 2 séries de 2 minutes incluant 4 secondes de sprint, 100 secondes de récupération active à 35 % du VO2max et 16 secondes de repos dans des conditions chaudes. Après les 4 secondes de la 8ième et 16ième série, les athlètes exécutaient 5 sprints de 2 secondes suivis de 18 secondes de récupération active. Durant cet entraînement, il était interdit aux athlètes de boire.

Il ressort de cette recherche qu’aucune différence n’est observée en moyenne entre les différentes stratégies de réhydratation sur la quantité totale d’énergie que les sujets ont été capables de dépenser pendant l’exercice du Jour 2 : EUH = 3790 ± 556 kJ, HYPO1 = 3785 ± 628 kJ, HYPO2 = 3647 ± 339 kJ, ni sur la puissance maximale : EUH = 1315 ± 129 watts, HYPO1 = 1304 ± 175 watts, HYPO2 = 1282 ± 128 watts. Cependant, en HYPO2, la performance était inférieure pendant la seconde série de sprints et l’indice d’épuisement physiologique était supérieur, comparativement à EUH, mais il n’y avait pas de différences sur le plan des marqueurs métaboliques.

Ainsi, les athlètes peuvent tolérer une déshydratation de l’ordre de 4 % de leur masse corporelle sans une diminution significative de la performance. Par contre, suite à plusieurs sprints à haute intensité, une telle déshydratation peut causer une diminution de la performance. Il serait donc opportun que les athlètes veillent à se réhydrater pendant les matchs qui nécessitent plusieurs sprints, ce qui pourrait dans certains cas nécessiter un apport en liquide supérieur à 4 % de leur masse corporelle.

Source primaire

Maxwell NS et coll. (2009) Influence of hypohydration on intermittent sprint performance in the heat    Int J Sports Physiol Perform 4(1):54-67.

Rédacteur

Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Index de fatigue physiologique, Hyperthermie, vélo, hydratation

Lectures suggérées

Judelson DA et coll. (2007) Effect of hydration state on strength, power, and resistance exercise performance   Med Sci Sports Exerc 39(10):1817-24.

Castle PC et coll. (2006) Precooling leg muscle improves intermittent sprint exercise performance in hot, humid conditions   J Appl Physiol 100(4):1377-84.

Moran DS et coll. (1998) Evaluation of different levels of hydration using a new physiological strain index Am J Physiol 275(3 Pt 2):R854-60.

Sports ciblés

Sports d’équipe exécutés à des températures élevées

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