S595 - L’intensité des périodes de récupération active entre les sprints intermittents affecte la performance dans un environnement chaud
On a généralement tendance à prescrire une récupération active entre les périodes d’effort intense. Cependant, lorsque la température est élevée, la récupération active peut être moins indiquée. Une température corporelle élevée affecte la performance, notamment dans les sprints répétés. C’est pourquoi il importe de bien choisir l’intensité des périodes de récupération des séances d’entraînement intermittent.
Le but de la présente recherche était de comparer deux intensités de récupération active sur la performance aux sprints répétés effectués dans des conditions de chaleur plus ou moins élevée.
Dans cette étude, huit athlètes masculins (VO2max de 50,2 ± 6,1 ml/kg/min) ont complété à quatre reprises une série de 20 sprints de 5 secondes précédés de 10 secondes de repos passif et suivis de 105 secondes de récupération active. Cet entraînement de sprints répétés a été effectué sur ergocycle dans une chambre tempérée.
Les athlètes ont exécuté aléatoirement deux séances en conditions tempérées (19,7 ± 0,7 oC, 49,2 ± 6,6 % d’humidité) avec une intensité de récupération active à 50 et 35 % du VO2max (TEMP50 et TEMP35) et deux autres séances en conditions chaudes et humides (35,2 ± 0,4 oC; 80,4 ± 2,1 % d’humidité) avec des récupérations aux mêmes intensités (HOT50 et HOT35).
La température rectale et les fréquences cardiaques ont servi à l’évaluation de l’indice d’épuisement physiologique (PSI).
Tous les athlètes ont complété les 20 sprints à TEMP50 et TEMP35 et seulement 13 et 17 sprints à HOT50 et HOT35, respectivement. Une diminution de la performance a été observée à partir du 8e sprint à TEMP50 ainsi qu’à HOT50, et seulement au 13e sprint à HOT35.
Le PSI a augmenté plus rapidement à HOT50 qu’à TEMP50 et HOT35, mais les valeurs maximales de PSI étaient similaires. À HOT35, en diminuant l’intensité de récupération à 35 % du VO2max, la fréquence cardiaque était plus basse (augmentation du PSI plus faible). Les athlètes ont pédalé environ 10 minutes supplémentaires avant de noter une diminution de la performance et ils ont complété 25 % plus de sprints intermittents comparativement à HOT50.
Ainsi, sous stress thermique, une intensité de récupération active à 35 % du VO2max résulte en une plus grande aptitude à s’entraîner. Les entraîneurs soucieux de maximiser le volume d’entraînement à intensité élevée en condition de chaleur et de taux d’humidité élevée ont avantage à miser sur la récupération à faible intensité entre les fractions d’effort, ce qui s’accompagne d’une augmentation moins prononcée de la température corporelle. On peut cependant penser que la récupération à intensité moyenne demeure utile dans le cas d’athlètes qui cherchent à s’acclimater à la chaleur.
Source primaire
Maxwell NS et coll. (2008) Effect of recovery intensity on peak power output and the development of heat strain during intermittent sprint exercise while under heat stress.
J Sci Med Sport 11(5):491-9.
Rédacteur
Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.
Éditeur
Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Hyperthermie, sprints intermittents, environnement chaud et humide, température corporelle, Ergocycle
Lectures suggérées
Morris JG et coll. (2005) Muscle metabolism, temperature, and function during prolonged, intermittent, high-intensity running in air temperatures of 33 degrees and 17 degrees C. Int J Sports Med 26(10):805-14.
Ball D et coll. (1999) Human power output during repeated sprint cycle exercise: the influence of thermal stress. Eur J Appl Physiol Occup Physiol 79(4):360-6.
Rotstein A et coll. (1998) Changes in plasma volume following intense intermittent exercise in neutral and hot environmental conditions. J Sports Med Phys Fitness 38(1):24-9.
Sports ciblés
Tous les sports effectués dans un environnement chaud