Les blessures de surutilisation telles que la tendinite du tendon d’Achille sont fréquentes, spécialement chez les coureurs. Les symptômes associés à cette blessure peuvent persister longtemps si elle n’est pas traitée adéquatement. Le but de cette étude était de vérifier l’effet d’une mise en charge excentrique du mollet sur la réhabilitation d’athlètes souffrant d’une tendinite du tendon achilléen.

Ainsi, 15 athlètes ayant reçu un diagnostic de tendinite du tendon d’Achille chronique ont suivi un programme d’exercices excentriques pour le mollet pendant 12 semaines. Ces derniers ressentaient de la douleur au tendon d’Achille lorsqu’ils couraient et avaient préalablement essayé un traitement conventionnel (repos, anti-inflammatoires, changement de chaussures, etc.) qui n’avait pas amélioré leur condition. Deux types d’exercices excentriques ont été effectués. Il s’agissait, à partir d’une position debout en flexion plantaire sur une surface surélevée, de mettre tout son poids sur la jambe blessée pour abaisser le talon blessé. Le premier exercice devait être effectué le genou tendu, le second le genou plié afin de maximiser l’étirement du muscle soléaire. Seule la jambe non atteinte était utilisée pour remonter sur la pointe des pieds, afin que la jambe blessée soit mise en charge uniquement de façon excentrique. Les athlètes devaient faire 3 séries de 15 répétitions de chacun des deux exercices, 2 fois par jour, 7 jours par semaine. Au début, seul le poids du corps était utilisé. Les sujets devaient s’attendre à ressentir un léger inconfort ou une douleur tolérable lors des premières 1 à 2 semaines. Lorsque les sujets étaient capables d’effectuer les exercices sans ressentir de douleur ou d’inconfort, ceux-ci avaient comme consigne d’augmenter la mise en charge en ajoutant du poids, par exemple un sac à dos. Les sujets avaient le droit de courir seulement si cette activité n’entraînait aucune douleur, un léger inconfort étant acceptable. Parallèlement, 15 autres sujets avec le même diagnostic ont servi de groupe témoin et ont été mis au repos au lieu de suivre le programme de réhabilitation. 

La force musculaire des mollets et le niveau de douleur lors de la course à pied ont été évalués avant et après le programme de réhabilitation de 12 semaines. À la semaine 0, tous les sujets ressentaient de la douleur au tendon d’Achille les empêchant de courir. La force musculaire excentrique et concentrique de leur mollet blessé était significativement inférieure à celle de l’autre mollet. Après 12 semaines, les sujets ayant suivi le programme de réhabilitation avaient retrouvé leur condition pré-blessure, ces derniers étant capables de courir sans douleur et la force excentrique et concentrique de leur mollet blessé étant comparable à celle de l’autre mollet. Par ailleurs, chez tous les athlètes du groupe témoin, aucune amélioration n’a été constatée en ce qui concerne la force du mollet et la douleur ressentie pendant la course à pied suite à leur repos de 12 semaines.

Les exercices excentriques pour les mollets tels que suggérés dans la présente étude semblent être efficaces, du moins à court terme, pour récupérer d’une tendinite du tendon achilléen et ainsi permettre un retour rapide à la pratique de la course à pied. Ils ont l’avantage d’être faciles à exécuter et devraient être conseillés aux athlètes victimes de tendinites du tendon d’Achille.