Une caractéristique qui distingue le sport collectif du sport individuel est sans doute le concept de la performance de groupe. Nécessairement, pour réussir, l’entraîneur doit à la fois développer le potentiel individuel et se définir en tant qu’équipe. Comment le style de l’entraîneur peut influencer le développement d’une équipe et que fait-il pour développer la cohésion d’équipe ? Ces questions s’avèrent particulièrement importantes puisqu’on attribue beaucoup de succès aux équipes cohésives. Mais d’abord, qu’est-ce que la cohésion?

Ce concept se définit comme un processus en mouvement qui se reflète par la tendance d’un groupe à rester ensemble de façon unie en vue de la réalisation d’objectifs, ainsi que pour la satisfaction des besoins affectifs de ses membres. En effet, la présence de cohésion dans une équipe sportive a des bienfaits, entre autres, sur la satisfaction et l’attitude des joueurs, ainsi que sur leur qualité de travail en plus des efforts mis lors des entraînements et des compétitions (Spink 2007). Sans avoir un effet direct, on peut donc dire que la cohésion d’équipe influence la synergie et d’autres facteurs essentiels à la performance. L’entraîneur lui-même devient donc un élément déclencheur sur le fonctionnement d’une équipe et sur le développement de cette cohésion au sein de cette équipe.

Pour mieux comprendre l’influence du style de l’entraîneur sur la cohésion d’équipe, Blanchard et collègues (2009) ont étudié la perception des joueurs de basketball en lien avec la capacité interpersonnelle de leur entraîneur. Plus précisément, ils cherchaient à connaître comment l’entraîneur peut influencer l’autonomie d’un athlète par son aptitude à développer la cohésion. En effet, les résultats démontrent que la perception de cohésion dans une équipe répond aux besoins fondamentaux du joueur. Plus précisément, lorsque la cohésion est présente dans une équipe les joueurs ont beaucoup plus de facilité à percevoir leur autonomie, leurs compétences et leur valeur sociale au sein de l’équipe. Ainsi, les besoins psychologiques de base de l’athlète sont comblés.

La dynamique d'un groupe dépend donc du leader et de ce que chaque membre est prêt à donner au groupe. En effet, plus le style de l’entraîneur est perçu comme contrôlant (autocrate dans sa prise décision), moins les membres du groupe auront la capacité autonome de se développer et de se définir comme équipe, il dépendra davantage des interventions de son entraîneur.  Donc, pour favoriser la cohésion de groupe, il est favorable pour l’entraîneur de développer un style décisionnel démocratique. C'est-à-dire, selon les différentes étapes d’une saison, il est important d’impliquer les joueurs d’une équipe dans la prise de décision. Par exemple, un entraîneur pourrait encourager la participation des joueurs dans le processus de fixation d’objectifs afin de développer le sentiment d’autonomie de ses membres. Ce sentiment d’engagement vécu par les joueurs favorisera une prise de responsabilité dans les objectifs et ceci aura, par la suite, un impact positif sur l’accomplissement individuel et collectif. 

Le leadership de l’entraîneur devient essentiel au développement d’une équipe cohésive. Le leadership se manifestera entre autres dans la qualité et la quantité du feedback donné par celui-ci ainsi que par sa capacité d’entretenir ses relations interpersonnelles au sein du groupe et avec ses joueurs. La reconnaissance et le soutien social de l’individu-athlète au sein d’une équipe deviennent une part  très importante du rôle de l’entraîneur. La communication sera son outil de base pour instaurer cet esprit d’équipe. En plus, il devra porter un regard particulier sur l’équité et la similitude perçues au sein du groupe, la personnalité et la structure interne du groupe, puisque ce sont des facteurs affectant particulièrement la cohésion.

Pour amener un groupe vers le sentiment d’être une équipe, il doit y avoir une caractéristique commune qui unit les personnes. Cependant, pour développer une équipe vers la cohésion, il doit y avoir des parties solidaires. Le plus difficile pour l’entraîneur, c’est de développer cette solidarité. Pour y parvenir, il doit définir et communiquer la place de chacun des joueurs au sein du groupe, de reconnaître et répondre à l’insatisfaction des membres du l’équipe en plus  d’impliquer ceux-ci dans le cheminement unique d’une équipe. L’acceptation des différences individuelles et la conscience de la force du groupe permettront de développer un groupe de joueurs en une équipe cohésive. Cela dit, ce n’est pas l’harmonie qui déterminera le succès d’une équipe, mais bien la qualité de gestion des conflits au sein de l’équipe.  En effet, les conflits restent un passage obligé à travers les étapes du développement d’une équipe.  Il est vrai que pour apprécier réellement la valeur de l’harmonie, on doit être capable de dépasser le conflit.