En entraînement sportif de haut niveau, la question de l’utilité des étirements est pertinente. On sait déjà que les étirements améliorent la flexibilité, mais on ne sait pas hors de tous doutes s’ils améliorent aussi la performance sportive. Nos archives contiennent des fiches qui indiquent que oui ( www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=508), alors que d’autres, au contraire, concluent que les étirements nuiraient aux performances (www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=573, www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=22)
D’une manière générale, il semble que les étirements statiques pratiqués avant l’entraînement nuisent aux performances. Une étude a toutefois montré qu’un programme d’entraînement de la flexibilité de 10 semaines combiné à l’entraînement de la puissance améliorait la hauteur du saut avec élan en flexion des jambes (countermovement jump) plus que lorsque la puissance seule était entraînée (www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=702). Or, il semble que ce soit aussi vrai pour le développé couché (bench press).
Dans cette étude, 18 dynamophiles (powerlifters) australiens (26 ans, 1,79 m, 93 kg, 7 ans d’expérience en entraînement et 1RM = 131 kg au développé couché, en moyenne) ont été divisés en deux groupes. L’un d’eux a effectué deux séances d’entraînement de la flexibilité par semaine en plus de ses séances d’entraînement habituelles. Ces séances de 10 à 15 minutes étaient effectuées immédiatement après les séances d’entraînement au développé couché usuelles (2 par semaine pour les athlètes de cette étude) et comprenaient quatre exercices d’étirements dynamiques sollicitant les pectoraux et les deltoïdes antérieurs.
L’autre groupe n’a modifié en rien son programme d’entraînement (groupe témoin).
Après 8 semaines, le 1RM au développé couché du groupe ayant ajouté des exercices d’étirement à son programme habituel s’est amélioré en moyenne de 7,2 kg (une différence statistiquement significative de 5,4 % par rapport à la moyenne du groupe lors du pré-test) alors que celui du groupe n’ayant pas effectué d’étirements s’est amélioré de 0,7 kg (une différence négligeable qui pourrait être attribuable au hasard).
Cette augmentation de 5,4 % en 8 semaines est non négligeable, en particulier pour des athlètes aussi expérimentés.
En entraînement sportif de haut niveau, concrètement, cela signifie que même les athlètes des sports de force (dynamophilie, haltérophilie, lancers du disque et du marteau) auraient intérêt à entraîner la flexibilité des principaux muscles sollicités par leur sport (grand pectoral et deltoïde antérieur, nommément).
Il faut cependant souligner que cette amélioration s’expliquerait par une augmentation de la flexibilité (13,1 % plus d’amplitude de mouvement à l’articulation de l’épaule chez les sujets s’étant étirés, en moyenne). Les athlètes naturellement très flexibles pourraient ne pas bénéficier autant de l’ajout d’étirements à leur programme d’entraînement.
Source primaire
Wilson GJ., Elliott BC., et coll. Stretch shorten cycle performance enhancement through flexibility training. Med Sci Sports Exerc. 1992 Jan;24(1):116-23.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1548985?
Les étirements dynamiques lors de l’échauffement en football (soccer) donnent de meilleurs résultats que les étirements statiques.
www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=508
Une séance d'étirements statiques nuit à la performance lors d'un sprint sur 20 mètres.
www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=573
L'impact des étirements, pendant l’échauffement sur la performance et sur les blessures, n'a pas l'importance qu'on a l'habitude de lui accorder.
www.savoir-sport.org/savoir_sport/index_f.aspx?ArticleID=22
Sports ciblés
Tous les sports où la performance dépend notamment de la force