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S512 - Les adaptations physiologiques lors d'une période d'affûtage en natation se manifestent majoritairement lors de la première et de la troisième semaine

Le volume d’entraînement en natation est généralement très élevé. Cependant, une période d’affûtage est toujours de mise en vue de compétitions qui revêtent une importance particulière.

Dans cette étude, l’affûtage consistait en une diminution du volume d’entraînement et le maintien du volume de nage à intensité spécifique. Les adaptations physiologiques à cette diminution du volume d’entraînement sont bien connues : augmentation de la puissance musculaire, de la force et du diamètre des fibres musculaires, ainsi qu’une modification de leurs propriétés métaboliques et contractiles. Cependant, la chronologie de ces adaptations n’a pas encore été étudiée en profondeur. De plus, la durée optimale de l’affûtage demeure inconnue.

Deux groupes de nageurs ont été suivis au cours de cette étude, le premier (13 nageurs) participant aux championnats de conférence (un seul affûtage) et le second (11 nageurs) participant aux championnats nationaux américains en plus de ceux de conférence (deux affûtages).

Afin d’étudier la chronologie des adaptations physiologiques en période d’affûtage, un ergomètre pour membres supérieurs a été utilisé. Toutes les données ont été enregistrées lors d’un effort maximal d’une durée de 3 à 5 secondes. La puissance maximale, le moment de force maximal et la vitesse maximale ont ainsi été mesurés. La performance en natation a également été mesurée au cours des mêmes périodes. Des mesures répétées ont été effectuées, soit au cours de la semaine précédant l’affûtage, au cours des 2 ou 3 semaines de l’affûtage (une fois par semaine), ainsi que pendant la semaine de compétition.

Les résultats révèlent que les nageurs peuvent être regroupés selon l’un ou l’autre des cinq types suivants de réponse physiologique à l’affûtage. 1) Type précoce : la majorité des adaptations physiologiques découlant de l’affûtage sont observées au cours des deux premières semaines de réduction du volume d’entraînement. 2) Type tardif : les adaptations ont été enregistrées au cours de la deuxième et de la troisième semaine d’affûtage. 3) Type biphasique : les adaptations dues à l’affûtage sont observées lors de la première et de la troisième semaine (il s’agit du type de réponse le plus courant dans cette étude). 4) Type non-répondant : la période de réduction du volume d’entraînement ne semble mener ni à une augmentation ni à une diminution des mesures. 5) Type constant : une amélioration constante de la puissance est observée tout au long de la période d’affûtage.

Pour ce qui est de la performance en natation, le groupe «conférence» a une augmentation de 4,4 % entre la période de volume élevé et la semaine de performance maximale. Le groupe «national» quant à lui a une augmentation de la performance de 4,7 % entre la période de volume élevé et la première semaine de compétition, et une augmentation de 4,5 % entre cette même période de haut volume et la deuxième semaine de compétition (soit les championnats nationaux).

L’observation d’une réponse biphasique à la période d’affûtage permet aux auteurs de faire l’hypothèse que la diminution de la fatigue musculaire ne demande qu’une semaine de réduction de volume, tandis que les adaptations neurologiques peuvent demander de 14 à 21 jours avant de pouvoir contribuer à l’augmentation générale de la puissance et, donc, de la performance.

Comme une première prise de données a été effectuée lors de la période à haut volume d’entraînement précédant le début de l’affûtage, il a été possible d’observer qu’au cours de cette période les nageurs ont la plus basse puissance maximale, ainsi que les performances les moins bonnes. Il faudrait vérifier si une méthode d’entraînement comportant un volume moins important suivi d’une période d’affûtage permettrait d’obtenir des améliorations tout aussi importantes de la performance.

Il est maintenant clair qu’une période d’affûtage avant une compétition de grande envergure est nécessaire puisque la puissance maximale augmente significativement lors de cette réduction du volume d’entraînement.

Source primaire

Trinity JD et coll. (2006) Maximal mechanical power during a taper in elite swimmers. Med Sci Sports Exerc 38(9):1643-9.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16960526?

Rédacteur

Marie-Pierre Arsenault
M.Sc.

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Affûtage, Natation, adaptations physiologiques, chronologie

Lectures suggérées

Papoti M et coll. (2007) Effects of taper on swimming force and swimmer performance after an experimental ten-week training program. J Strength Cond Res 21(2):538–42.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17530932?

Johns RA et coll. (1992) Effects of taper on swim power, stroke distance, and performance. Med Sci Sports Exerc 24(10):1141-46.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1435162?

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