La nutrition est un aspect non négligeable de la préparation des athlètes. Bien qu’ils en soient généralement conscients, plusieurs diminuent leur apport alimentaire afin de réduire leur niveau d’adiposité, ce qui n’est pas sans conséquences. Cette étude présente le portrait nutritionnel de nageurs grecs de haut niveau tout au long d’une saison. L’alimentation de ces athlètes était déficiente en plusieurs nutriments essentiels, ce qui peut s’accompagner d’une réduction de performance.

Les nageurs ont été évalués en quatre phases : lors de la reprise annuelle de l’entraînement, suite à une charge importante d’entraînement, tant en volume qu’en intensité, et en phases d’affûtage mineur et majeur. L’alimentation a été rapportée à l’aide d’un journal alimentaire. La performance a été évaluée par le temps au 100 mètres style libre et des prélèvements sanguins ont été effectués à la fin de chacun des cycles. L’adiposité des athlètes a été mesurée tout au long de l’étude.

Les principales caractéristiques et lacunes observées sont les suivantes:

- Une alimentation trop faible en glucides et riche en lipides, particulièrement en graisses saturées;

- Un apport suffisant ou plus que suffisant en protéines;

- Un apport calorique stable, malgré des variations de la dépense énergétique accompagnant de variations du volume d’entraînement;

- L’apport recommandé en vitamines et minéraux (pour la population générale) est respecté par la consommation de suppléments alimentaires. Mais l’apport excède souvent la limite (vitamines A, B et C), et peut même atteindre des niveaux potentiellement toxiques. Ceci indique une surconsommation de suppléments;

- Aucune variation particulière des marqueurs hématologiques n’est observée au cours de la saison (hématocrite et taux d’hémoglobine, de transferrine et de ferritine);

- Le niveau d’adiposité varie peu, sauf celui des nageuses qui a diminué de façon significative à la reprise de l’entraînement.

En conclusion, l’alimentation de ces nageurs de haut niveau grecs a des lacunes importantes. L’étude indique que des nageurs manquent d’information et que les entraîneurs devraient référer les nageurs à un spécialiste au besoin. Reste à savoir si le problème se manifeste également dans d’autres contextes géographiques et culturelles et dans d’autres sports.